Au sein du label La Tribu, qui a pris Boni Suba sous son aile, on souligne que le groupe montréalais peut déjà compter sur un public fervent. Pas de mal à le croire.

Ces garçons de Cartierville ont le feu, constate-t-on à l'écoute de ce premier album à petit budget.

Non sans saveur locale, Boni Suba rappelle les années 90 de Red Hot Chili Peppers, Fishbone, 24-7-Spyz et autres initiateurs de ces groupes d'attitude rock mais ouverts au funk, reggae, hip-hop ou même au jazz.

Dans le cas qui nous occupe, cette culture blanche fait trempette dans la noire. Profondément montréalais, les textes de Boni Suba ne sont pas old school comme l'est la musique qui les transporte. On en ressent l'effusion d'un joyeux boys club qui cultive l'accent de l'île, qui use à gogo de ces expressions ancrées dans sa génération (souvent inspirées du hip-hop d'ici), et qui laboure tous les sujets susceptibles d'allumer les esprits en quête de liberté.

À peine passée à l'âge adulte, l'écriture de Boni Suba ratisse l'imaginaire des jeunes gens allumés, de la conscience politique au pouvoir de la testostérone en passant par la candeur de la jeune vingtaine.

Boni Suba

La Tribu