Dites donc, c'est qu'il devient sérieux, le Devendra! Héraut du mouvement freak folk/néo-folk américain, Banhart lance What Will We Be, son premier album pour la major Warner, et ce qu'on craignait qui puisse arriver arriva: on lui a confisqué son LSD.

Rentré dans le rang, il en a même rasé sa foisonnante barbe, aplati sa foisonnante musique. Ses détracteurs devront reconnaître que le type a sérieusement travaillé ses compositions, mais en mettant ses efforts sur les couplets et les refrains, l'auteur-compositeur-interprète a étouffé la folie, déroutante mais charmante, de ses six précédents albums.

Reste à son folk primesautier quelques belles références exotiques, la finale toute cubaine d'Angelika, la ballade jazzée Chin Chin & Muck Muck, la finale calypso de Maria Lionza ou le réussi pastiche rocksteady de Foolin', seule véritable surprise du disque. En contrepartie, la banale chanson pop-rock 16th & Valencia Roxy Music est une horreur qui n'a pas sa place sur un disque de Devendra Banhart. Un disque généralement agréable, mais quand même décevant.

Devendra Banhart

What Will We Be

Warner