John Mayall a longtemps été reconnu pour son flair parce que les Eric Clapton, Peter Green et Mick Taylor avaient été formés à son école de blues.

C'était il y a très longtemps et son 57e album, à 76 ans, rappelle que, sur disque, ce musicien productif n'a pas toujours été à la hauteur de la réputation de pionnier du blues britannique qu'il traîne avec lui.

Tough n'est pas inintéressant, juste un peu trop prévisible, à la limite du cliché. En partant, l'album s'enlise dans un blues-rock impersonnel rescapé in extremis par l'harmonica encore vigoureux de monsieur Mayall.

Le blues y est décliné sur tous les tons, du funk, au rock, au boogie jusqu'au slow classique, avec quelques solos inspirés çà et là.

Numbers Down, une chanson pop-rock, s'écoute avec plaisir tout comme Tough Times Ahead, une composition de Mayall sur le thème de la récession qui, sans être poétique, est convaincante.

Dans That Good Old Rockin' Blues, qui fait penser aux Stones, Mayall avoue qu'il est de la vieille école et qu'il déteste les musiques «modernes» dont le rap. C'est son droit le plus strict, mais cet album donne l'impression qu'il radote un peu.

À écouter: Numbers Down

____________________________________________

* * 1/2

BLUES/ROCK. Tough. John Mayall. Eagle Records.