Un beau jour, Dumas a décidé de s'enfermer dans un studio et de tripper avec son complice Louis Legault. En neuf mois, ça nous a valu 43 chansons sur quatre CD.

Le troisième, Demain, malgré ses qualités indéniables, m'avait paru moins convaincant. Le tout nouveau, Au bout du monde, qu'on veut nous vendre comme «peut-être l'oeuvre la plus achevée de Dumas depuis son arrivée dans le paysage musical québécois» me semble au contraire ployer sous le poids de la démarche des deux rats de laboratoire: plus de bidouillage, moins de bonnes idées, plus de complaisance, de redondance, moins de discernement.

Parmi la moitié des 14 chansons qui émergent, mentionnons le rock accrocheur d'Affiches et slogans, le collage réussi d'Atlantica, l'instrumentale Orchidée à la guitare classique, et même cette Sans histoire rescapée de la fadeur cute par une montée d'adrénaline qu'on n'espérait plus.

La toute dernière chanson, La désolation des paysages, toute en voix vulnérable et en piano organique, nous rappelle que Dumas a une réelle sensibilité de musicien et suggère qu'il serait temps qu'il sorte de sa tanière et qu'il confronte ses nouvelles chansons à un public plus souvent qu'une fois tous les trois mois.

À écouter: Affiches et slogans

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POP-ROCK. Dumas. Au bout du monde. La Tribu/Sélect.