Elvis Costello a passé trois jours en studio avec des pointures de Nashville et le réalisateur T-Bone Burnett. Le résultat? Treize chansons essentiellement acoustiques interprétées avec compétence, mais pas toutes convaincantes.

Secret, Profane & Sugarcane est une espèce de fourre-tout à saveur bluegrass: les nouvelles compositions y côtoient des extraits d'un opéra inachevé inspiré par l'auteur danois Hans Christian Andersen et deux chansons écrites pour Johnny Cash, particulièrement réussies: Hidden Shame et surtout Complicated Shadows que l'homme en noir n'a jamais enregistrée mais dont l'Elvis britannique avait livré une version rock sur All This Useless Beauty (1996).

Costello n'a plus à prouver qu'il peut toucher à presque tous les styles musicaux, même que sa voix particulière accentue le côté larmoyant des complaintes country (I Felt the Chill Before the Winter Came, écrite avec Loretta Lynn). Ses textes ont des qualités littéraires indéniables et parfois même un humour salutaire, mais il leur arrive d'être tellement verbeux que la chanson coule à pic (She Was No Good). Un défaut d'autant plus évident qu'à la toute fin du disque, Costello reprend le standard Changing Partners, un modèle de simplicité et d'efficacité.

À ÉCOUTER: Complicated Shadows

COUNTRY ELVIS COSTELLO SECRET, PROFANE & SUGARCANE HEAR MUSIC/ UNIVERSAL ***