On se doutait bien que Domlebo avait envie d'aller voir ailleurs quand il a coupé les ponts avec Les Cowboys Fringants où il a tenu le rythme (c'est-à-dire la batterie) pendant une éternité. Rien, toutefois, ne laissait présager qu'il allait verser dans le rock lo-fi bringuebalant.

Grand naïf, dans ses meilleurs moments, est un disque d'une grande candeur: guitares brutes, jeu hachuré, mélodies minimales et textes directs, plus authentiques (voire banals) que poétiques. Son côté brouillon fait parfois son charme, mais révèle surtout de grandes lacunes. Les limites de Domlebo au plan vocal (sa voix n'est pas particulièrement engageante) et technique.

Ce n'est pas d'imagination qu'il manque, ni même d'audace (Sexy ne parle pas de celle que l'on croit). Plutôt d'esprit de synthèse, de vision d'ensemble pour mettre ses musiques en valeur et d'expérience pour développer ses mélodies.

Son Grand naïf déborde d'une folle énergie créatrice qui s'exprime notamment dans des jeux rythmiques haletants, mais qui se révèle mal canalisée. En résultent des chansons mal exécutées et, au final, un premier album peu convaincant.

**1/2

Domlebo

Grand naïf

Indépendant