Nino Ferrer demeure dans la tête de bien des gens l'auteur rigolo de Mirza, des Cornichons et Le Téléfon. Ces chansons fantasques ont toutefois fait de l'ombre à l'âme sensible cachée derrière le masque de clown.

À son grand désespoir, rapporte-t-on d'ailleurs. Allô Nino s'est sûrement fixé comme objectif de montrer l'envers de la médaille, car on y découvre une majorité de chansons tendres, très habillées et bien enrobées par le réalisateur Alexandre Cattaneo.

Ici et là, le caractère chargé de l'emballage sonore (L'arbre noir, par Alexandre Désilets) ou une interprétation trop doucereuse (Les hommes à tout faire, par Baptiste, par exemple) agacent.

La forme nuit à l'appréciation du fond, en somme. Fort heureusement, il y a beaucoup de moments où un équilibre est atteint. Mara Tremblay fait briller Le sud. Monsieur Mono porte magnifiquement C'est irréparable.

On savoure alors la plume délicate de Nino Ferrer, sa justesse à transposer les tourments de l'âme. Du côté des chansons humoristiques, la palme de la plus grande réussite va à Damien Robitaille, qui livre une version fort sympathique de Oh! Hé! Hein! Bon! une chanson mettant en scène un gars distrait. Oui, on dirait qu'elle a été écrite pour lui!

À écouter: C'est irréparable (un an d'amour)

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