«Well I love you pretty baby/You're the only love I've ever known», chante Dylan en ouverture du disque, la gorge pleine de sable, de couteaux et d'amertume. Le contraste est magnifié par l'accordéon de David Hildago (Los Lobos), présent sur presque chaque pièce.

Une certaine gaieté nonchalante parcoure son 33e album studio. Elle rappelle un peu Nashville Skyline. Sauf que la musique se rapproche plus de Chicago, avec quelques détours par la frontière mexicaine.

Dylan voulait s'inspirer du son Chess Records. Il réussit. My Wife's Home Town ressemble tellement à I Love The Life I Live... qu'il crédite Willie Dixon comme co-auteur.

Le poète a du mojo et aussi de l'humour noir. Dès la première écoute, on goûte la richesse sonore et la qualité des arrangements (réalisation de Dylan, avec direction musicale du bassiste Tony Garnier). On digère ensuite lentement les textes, coécrits avec Robert Hunter (Grateful Dead). L'oeuvre prend alors toute sa force.

Un bien bon disque, mais pas un grand disque comme Love and Theft ou Time Out Mind. Il manque une Tweedle Dee..., une Love Sick ou même une Blind Willie McTell qui hante dès la première écoute.

À ÉCOUTER: Beyond here Lies Nothin'

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FOLK-ROCK. BOB DYLAN, TOGETHER THROUGH LIFE, SONY/COLUMBIA