Sur son second album, la Britannique Arlo Parks invite l’auditeur à une incursion encore plus profonde et mélodique dans sa psyché et son quotidien.

Gagnante du prix Mercury pour son somptueux premier disque, la jeune Arlo Parks s’est imposée ces dernières années comme l’une des nouvelles voix de la pop. Chez Parks, cette pop moderne parle de traumatismes, de santé mentale, d’amour entre femmes, sur fond de R & B et de soul.

On entend sur My Soft Machine quelques prises de risque. Sans aller se perdre dans des dédales expérimentaux, tout en gardant sa touche distincte, l’auteure-compositrice-interprète en fait plus qu’avec son premier disque. C’est louable, même si ce n’est pas toujours gage d’une meilleure qualité.

Les guitares et les synthétiseurs canalisent bien en musique ce que les paroles transmettent. Le tout est réfléchi, très cohérent. La plume d’Arlo Parks, qui avait déjà fait ses preuves, est plus précise que jamais, plus poétique aussi.

Sa douce voix nous raconte des histoires pour nous transmettre des émotions. Des moments précis que l’artiste décrit avec une aisance qui donne l’impression qu’il est facile d’écrire de si beaux textes. Parfois, elle choisit plutôt de chanter directement le fil de ses pensées. « I wish I was bruiseless », murmure Parks sur la vaporeuse pièce d’ouverture, où son élocution ressemble plus à du spoken word (comme elle l’a déjà fait sur son premier disque). Elle y raconte que presque tous les gens qu’elle aime ont subi des agressions, et qu’elle aussi.

Sur cet album, la Britannique se tourne encore vers l’amour, ce qu’il a de bon et les souffrances qu’il lui cause également. Il est décevant de réaliser que Phoebe Bridgers, seule invitée sur le disque, est presque absente de l’une des chansons d’amour du disque, Pegasus. Le potentiel était pourtant énorme.

Mention spéciale pour terminer à la reprise de la chanson Mystery of Love, de Sufjan Stevens, que l’on retrouve sur l’édition spéciale du disque. La pièce, déjà parfaite lorsque Stevens l’interprète, est d’une douceur et d’une beauté poignantes entre les mains d’Arlo Parks.

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My Soft Machine

Pop

My Soft Machine

Arlo Parks

Transgressive Records

7/10