Impact immédiat, ce sont les bons mots. Lil Baby a été accueilli comme une véritable superstar dès ses premiers pas sur scène, dimanche soir au festival Metro Metro. Le rappeur d’Atlanta, sous la fumée, les flammes et les encouragements soutenus, a rédigé un puissant chapitre final à cette fin de semaine de rap au Parc olympique.

Présent, impliqué, drapé de diamants… la tête d’affiche de la soirée avait toutes les raisons du monde de se comporter de la sorte. Certains artistes l’essaient sans réussir, et lui l’a fait avec aisance : chaque fois qu’il laissait la foule compléter ses paroles, elle répondait, et elle les connaissait.

Quinze minutes avant de terminer son spectacle, Lil Baby s’est même permis une plongée dans la foule via l’allée centrale. Sourire aux lèvres, il joggait à travers un fleuve de bras tentant de l’atteindre. C’est donc dire que pour une deuxième année de suite, mais sans une apparition surprise de Drake pour l’appuyer cette fois, Lil Baby a livré la marchandise.

Avant-dernier de la soirée, le Torontois Nav s’est présenté devant une foule déjà entassée et gonflée à bloc. Sous une pluie qui ne semblait déranger personne, il a alimenté les mosh pits et a été ciblé par l’objectif de milliers de cellulaires, qui brillaient à la tombée de la nuit.

La finale était parfaite : Nav qui se tait, pendant que les festivaliers chantent les paroles de son populaire extrait Lemonade, et ce, durant une bonne quinzaine de secondes.

La prestation de Metro Boomin a été légèrement différente des autres, considérant qu’il est un producteur de musique et non pas un rappeur proprement dit. L’un des meilleurs de son industrie, il a fait rugir le son de ses meilleures collaborations : les voix de Drake, Future, Lil Uzi Vert, 21 Savage et The Weeknd ont soulevé les mains de milliers de personnes à l’unisson. Les succès Mask Off, Bank Account et Creepin’ ont particulièrement fonctionné.

  • Le rappeur torontois Killy

    PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE

    Le rappeur torontois Killy

  • Foule à Metro Metro

    PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE

    Foule à Metro Metro

  • Le festival se tient toujours dans le Parc olympique, mais dans un emplacement un peu plus au nord que dans le passé.

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    Le festival se tient toujours dans le Parc olympique, mais dans un emplacement un peu plus au nord que dans le passé.

  • Un festivalier a pu faire un peu de crowdsurfing

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    Un festivalier a pu faire un peu de crowdsurfing

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Autre point fort de la journée : en fin d’après-midi, c’est le rappeur torontois Killy qui a littéralement réveillé la foule avec une énergie sentie et des morceaux qui ont fait sauter tout le monde sur place. Aux festivaliers qui scandaient son nom avant son entrée sur scène, il a servi un « Montréal, what the fuck going on ? » largement acclamé.

À chaque fois que je suis ici, c’est génial. Pouvoir faire ce que j’aime, voir les fans, voir leurs interactions, j’adore ça.

Killy, en entrevue après sa performance

L’Américain Lil Skies, qui lui a emboîté le pas, a argumenté avec la sécurité pour pouvoir continuer à sauter sur les planches à sa guise pendant son spectacle – et a été appuyé par la foule pour ce geste. Il a notamment interprété Nowadays et Red Roses.

Avant de laisser la place aux artistes anglophones, deux femmes d’ici se sont produites. Naomi, qui a lancé son premier album l’an dernier, a présenté des titres comme Okay alright ou Zéro stress. Clodelle, chanteuse et ancienne candidate d’Occupation double, est aussi venue la rejoindre pour un morceau. Sarahmée a par la suite offert ses titres avec swag et assurance, un style qui lui allait à merveille.

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L’artiste québécoise Sarahmée, au centre

DJ Niabi et DJ Star Q ont ouvert le bal de 14 h à 16 h. La rappeuse Bia, originaire du Massachusetts, a par contre annulé sa présence dimanche matin, quelques heures avant l’ouverture des portes.

Nouvel emplacement

Si le festival se tenait toujours sur le site du Parc olympique, l’organisation a choisi de délaisser l’Esplanade au profit d’un emplacement dans le nord du site, choix qui a porté ses fruits cette année. Sur place, les festivaliers jouissaient d’un son qui voyageait mieux, d’une sécurité plus présente et plus alerte, d’une circulation plus fluide et d’une vue prenante sur la Tour olympique. Il y avait également une zone gazonnée à leur disposition, un ajout par rapport à 2022.

« C’est la première fois qu’on exploite cette section-là du parc, a expliqué Cédric Essiminy, porte-parole du Parc olympique. Le contrôle des foules était plus facile et on est moins proche des résidants, c’est quelque chose qu’on a considéré. »

Ce résultat satisfaisant sera en quelque sorte une « carte de visite » pour les promoteurs désirant utiliser ce site pour de futurs évènements, pense M. Essiminy.

Avec près de 16 000 personnes, dont des visiteurs qui faisaient leur entrée jusqu’à très tard dans la soirée, cette troisième journée a été la plus occupée de la troisième édition. L’organisation note avoir accueilli environ 42 000 personnes au total pendant la fin de semaine.

Comme l’a dit Gaël Comtois, l’un des deux animateurs du festival, « Metro Metro est une plaque tournante du rap au Québec ». C’est un évènement qui permet à la fois aux talents locaux d’être mis en valeur et aux Montréalais de voir leurs vedettes favorites.

« Ce qu’on a vu, ce sont des jeunes qui ont le goût de sortir et de s’exprimer via la danse et la musique. Ils vont s’en souvenir longtemps », a-t-il ajouté.

La fête se poursuivra les samedi 27 et dimanche 28 mai dans l’est de la métropole, puisque le Parc olympique accueillera alors le festival de musique latine Fuego Fuego.

Demandes originales

L’organisation du festival a confié à La Presse une liste des demandes les plus originales des artistes pour leur loge. Dans cette liste : 40 différents sacs de bonbons et de chocolats, maillots des équipes sportives locales, jus fraîchement pressé avec extracteur de jus, Xbox et Apple TV avec le jeu Call of Duty, masseuse privée, et le grand gagnant, trois nouvelles paires de boxers noirs. Il n’est pas précisé qui a demandé quoi. Faites vos paris.

Dans une version antérieure de ce texte, nous avions rebaptisé par erreur le Torontois Nav. Nous l'avions nommé Nas, légende américaine du rap qui n'était pas de la programmation de Metro Metro.