Malgré la pluie battante, le rappeur américain Jack Harlow, tête d’affiche de cette deuxième journée du festival Metro Metro, a été brillant. Des artistes locaux, dont DawaMafia et MikeZup, ont habilement réchauffé la foule pour ensuite laisser la scène du Parc olympique aux vedettes internationales.

C’est le rappeur de Louisville Jack Harlow que la plupart attendaient, et avec raison. L’artiste de 25 ans, dont le rap grand public attire les foules, a été reçu par quelques milliers de festivaliers visiblement exaltés.

Si le vétéran Lil Wayne, la veille, était arrivé si tard (d’après l’organisation du festival) qu’il n’avait pu être sur scène qu’une quinzaine de minutes, le bon Jack n’a pas joué la carte du fashionably late. La règle est stricte : à 23 h, la musique arrête et les lumières se rallument sur l’esplanade du Parc olympique.

  • MikeZup a réchauffé la foule qui s’était déplacée en grand nombre pour assister au concert de Jack Harlow.

    PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

    MikeZup a réchauffé la foule qui s’était déplacée en grand nombre pour assister au concert de Jack Harlow.

  • Pour de nombreux jeunes, Metro Metro est le premier d’une série d’évènements estivaux auxquels ils participeront à Montréal.

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    Pour de nombreux jeunes, Metro Metro est le premier d’une série d’évènements estivaux auxquels ils participeront à Montréal.

  • Gros Big avec Adamo, ancien candidat d’Occupation double, faisait partie des artistes locaux attendus samedi.

    PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

    Gros Big avec Adamo, ancien candidat d’Occupation double, faisait partie des artistes locaux attendus samedi.

  • Des agents de sécurité étaient présents sur le site, parfois même accompagnés de chiens spécialisés.

    PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

    Des agents de sécurité étaient présents sur le site, parfois même accompagnés de chiens spécialisés.

  • En plus des looks originaux, certains festivaliers ont pu dévoiler des tatouages qui sortent de l’ordinaire !

    PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

    En plus des looks originaux, certains festivaliers ont pu dévoiler des tatouages qui sortent de l’ordinaire !

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Le charmant Jack Harlow était donc pile à l’heure lorsqu’ont résonné les notes annonçant la pièce They Don’t Love It, tandis que la pluie, qui s’était invitée un peu plus tôt, s’est faite de plus en plus insistante. Mais même les averses n’ont pas pu empêcher l’artiste et son public de passer un moment des plus agréables. Il y a même quelque chose de grisant dans le fait de profiter d’un bon spectacle sous la pluie battante !

L’interprète de First Class, nouvellement devenu acteur (le satisfaisant remake de White Men Can’t Jump, qui le met en vedette, vient d’atterrir sur Disney+), a donné un spectacle énergique, interagissant souvent avec la foule (et flirtant avec des spectatrices), lui servant ses succès et quelques nouveautés avec fougue. Sa prestation est impeccable et limpide, la plus solide qu’on ait vue du week-end, et elle est rehaussée par les musiciens qui l’accompagnent.

« Mes meilleurs amis et moi avons fait un long voyage pour venir ici. La dernière fois que j’étais à Montréal, c’était pour le festival Osheaga, devant 400 personnes. Je ne peux pas vous dire à quel point c’est fort pour moi d’être devant vous ce soir », a-t-il dit aux plus de 10 000 festivaliers.

De loin le meilleur moment de la journée, cette performance de Jack Harlow, autoproclamé meilleur rappeur blanc depuis Eminem (nous émettons ici un petit doute, même s’il est tout à fait talentueux), a permis de très bien finir cette deuxième journée de Metro Metro.

Avant Harlow, d’autres « internationaux » (des Américains, donc), ainsi que les a présentés le Québécois MikeZup avant de quitter la scène, se sont produits pour la foule de plus en plus dense.

Le duo Homixide Gang a été aussi plat que le public devant lui – de bons moments de mushpit ont tout de même ponctué la performance. Le groupe a un peu trop contracté la mauvaise habitude qu’ont certains rappeurs de ne prononcer que la moitié des paroles de leurs chansons, laissant le playback faire tout le travail.

L’Américain Fabio Foreign n’a malheureusement jamais pu se rendre de notre côté de la frontière. Mais Ski Mask Slump God, qui le suivait dans la programmation de la journée, était bel et bien présent, premier artiste à finalement faire vraiment réagir les festivaliers. Sauts et cris et danse et mushpit, la fête a grimpé de plusieurs crans. Si bien même que Ski Mask s’est enquis du bien-être de son public, demandant de signaler si quelqu’un avait un problème. « Si quelqu’un tombe, aidez-le à se relever. Nous sommes une seule et même famille, prenez soin les uns des autres. »

Le jeune Lil Tjay a ramené sa drill et son R&B au festival, devant un public enchanté. Le New-Yorkais à la voix toujours juvénile a déambulé sur scène pendant près d’une heure, invitant les festivaliers à lui donner toute leur énergie, ce qu’ils ont fait volontiers.

Contrairement à d’autres artistes que l’on perd derrière la musique, TJay s’est permis quelques moments a cappella, pour rapper ou chanter. Les festivaliers ont souvent entonné ses chansons avec lui, sortant tous aux mêmes moments leurs cellulaires pour capter des souvenirs de leurs morceaux favoris.

« On se sent comme à New York à Montréal », a lancé le rappeur aux festivaliers, à l’évidence satisfait de son moment partagé avec le public montréalais.

Du local pour tous

La scène hip-hop locale a été bien représentée en ce samedi après-midi durant lequel le soleil n’a cessé de tenter de percer les nuages menaçants. La DJ Chloé Lallouz, Quest et Guestmi ont eu la difficile tâche de lancer la journée dès 14 h.

Après un passage plutôt réussi de DawaMafia, Gros Big, soit l’ancien d’OD Adamo et ses acolytes, ont réussi à faire bouger un peu la foule qui s’agglutinait lentement devant la scène, sans être des plus convaincants.

MikeZup ensuite, en fin d’après-midi, a été le plus intéressant à voir évoluer. Devant une foule pourtant distraite, assez peu réactive, le Montréalais n’a jamais perdu son énergie sur scène, offrant un set varié. Surprise : Connaisseur Ticaso a fait une courte apparition au côté de MikeZup, pour le meilleur moment de la performance.

Il n’est pas simple de capter l’attention d’une foule de festival lorsqu’on ne s’appelle pas Jack Harlow ou Lil TJay. Mais les artistes québécois ont tous donné leur maximum pour préparer la table pour les gros noms de l’affiche.

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Festivaliers de Metro Metro, samedi

La faune à Metro Metro est jeune, très jeune. Elle est cool, aussi. Lunettes de soleil sur les yeux la nuit tombée, tenues toutes plus instagrammables les unes que les autres, joint à la bouche, ces amateurs de hip-hop se déplacent en meute, prêtent plus ou moins attention à ce qui se passe sur scène, mais prennent, semble-t-il, un réel plaisir à assister à l’évènement.

Les moments où les esprits se sont échauffés dont nous avons été témoins ont vite été contenus. Plus besoin de faire un cas des débordements de l’an passé, si ce n’est pour mentionner qu’il n’y a pas eu de débordement cette année jusqu’à maintenant. L’ambiance est bonne, à Metro Metro, et c’est ce qui compte.