L’Orchestre du Centre national des Arts poursuit son aventure Schumann-Brahms avec un troisième volume, Atmosphère et maestria, plus inégal que le précédent.

Rappelons le concept. Brahms et Schumann (Robert) ont chacun composé quatre symphonies. La phalange ottavienne s’est donné comme mission d’en graver une intégrale conjointe en quatre albums mettant également en valeur les œuvres de Clara Schumann, épouse de Robert et amie de Brahms.

Si les deux premiers volumes (deux disques chacun) faisaient respectivement entendre le Concerto pour piano et un assortiment de lieder de la compositrice, le plus récent a jeté son dévolu sur le Trio pour piano, violon et violoncelle en sol mineur (joué par le pianiste Stewart Goodyear et les violon et violoncelle solo de l’orchestre), trois lieder (avec la soprano Adrianne Pieczonka et la pianiste Liz Upchurch), trois des Quatre pièces fugitives (aussi par Goodyear) et la Sonate pour piano en sol mineur (par Gabriela Montero).

Si les œuvres de Clara Schumann méritent amplement d’être enregistrées (et elles l’ont déjà été plusieurs fois chacune), se dégage néanmoins ici une certaine impression d’hétérogénéité, voire une volonté de « remplir » un minutage. Et pourquoi ne pas avoir choisi un seul pianiste pour les pièces de piano solo ?

En ce qui concerne les deux symphonies, le chef Alexander Shelley prend des tempos généralement posés, au bénéfice de la clarté orchestrale et polyphonique, mais au détriment d’un certain élan, comme en témoigne le premier mouvement, « vif », de la Symphonie no3 de Schumann, dont le premier thème est plus segmenté qu’emporté.

Même chose dans le mouvement homonyme de Brahms où, à l’instar de trop de chefs, Shelley minimise l’indication « con brio » (avec ardeur) pour faire davantage « grand legato » opulent.

Cette retenue est toutefois avantageuse dans les mouvements lents, sauf peut-être dans le quatrième de Schumann, un peu trop volontaire pour être vraiment « solennel ».

Les œuvres de Clara Schumann, si elles pâtissent d’une comparaison avec les partitions équivalentes de son mari, méritent toutes l’écoute, dévoilant une personnalité singulière (magnifique Adagio de la Sonate pour piano !).

0:00
 
0:00
 
Atmosphère et maestria

Musique classique

Atmosphère et maestria

Schumann et Brahms, avec l’Orchestre du CNA

Analekta

7,5/10