Avec Good Riddance, Gracie Abrams montre en partie qui elle est, mais surtout qui elle aime. L’influence d’autres chanteuses est un peu trop marquée dans son œuvre, mais, derrière les branches, l’auteure-compositrice-interprète laisse entrevoir l’ampleur de son potentiel. Gracie Abrams sera en concert au MTELUS de Montréal le 10 mars.

Ne parler de Gracie Abrams qu’en la comparant avec Taylor Swift, Phoebe Bridgers ou Lorde serait réducteur. Mais il est également impossible de ne pas tracer de parallèles entre l’œuvre de la jeune auteure-compositrice-interprète et celle de ses prédécesseures.

Il suffit d’écouter la pièce d’ouverture de Good Riddance, premier album d’Abrams, paru à la fin du mois de février, pour y retrouver une saveur que l’on connaît bien. Sur Best, la cadence, la voix, la production, les mots : tout évoque Taylor Swift. Sur la suivante, I Know It Won’t Work, tous ces mêmes éléments s’apparentent au travail de Lorde. Le morceau I Should Hate You hurle le nom de Phoebe Bridgers. Tout au long du disque, on peut se prêter au même exercice.

Voilà, c’est dit. La jeune artiste, fille du réalisateur J. J. Abrams, en est à un stade où ses inspirations déteignent un peu trop sur ses propres essais. Mais Gracie Abrams est aussi bien plus qu’un calque de Taylor Swift. La pièce Full Machine, par exemple, nous le prouve. Unique et entraînante, la chanson démontre également l’élégance de la plume de l’artiste, une de ses forces.

« Just brush me off / Cause I’m your ghost / Right now your house is haunted », chante-t-elle sur I Know It Won’t Work. Avec ce premier album, Abrams se dévoile, se remet en question, s’excuse… Certaines pièces montrent plus de vulnérabilité que d’autres, mais qui a dit qu’il fallait toujours être dans le profondément intime pour faire une bonne chanson ?

Le contraste mélodique entre ses couplets et son refrain est génial sur I Should Hate You. On sent ici, et partout sur l’album, la touche d’Aaron Dessner, qui sait mettre son génie au profit du style des autres. Le membre fondateur du groupe The National, qui compte parmi ses proches collaborateurs Taylor Swift et Bon Iver, cosigne toutes les pièces du disque et les a toutes produites également. Si cet album sonne aussi bien, c’est en grande partie grâce à lui.

La voix de Gracie Abrams est un murmure. Un murmure mélodique et juste, certes, mais qui ne nous permet pas encore tout à fait de déterminer jusqu’où elle pourrait pousser la note. C’est une chose que le temps nous révélera sûrement. Gracie Abrams a l’aura d’une vedette en devenir. On devrait continuer à entendre parler d’elle longtemps.

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Good Riddance

Pop

Good Riddance

Gracie Abrams

Interscope

7/10