Le Français Mickaël Furnon n’avait pas sorti d’album depuis sept ans. Celui qui a été révélé au milieu des années 2000 — trois Victoires de la musique pour son album Tu ne vas pas mourir de rire et sa chanson Respire en 2004 — est peut-être aujourd’hui moins rock, mais pas moins incisif. Et le quinquagénaire a toujours cette attitude résolument punk qui peut faire penser au Vernon Subutex de Virginie Despentes — une de ses chansons s’intitule même N’achetez pas mon disque, sympathique mélange d’autodérision et de doigts d’honneur.

L’époque dans laquelle on vit n’amuse pas beaucoup ce cher Mickey 3D, qui bricole une chanson pop pas trop léchée lui permettant d’aller autant sur l’émouvant terrain de la nostalgie que sur celui de l’indignation, qu’il connaît bien. L’auteur-compositeur-interprète fait flèche de tout bois, de la fissure politique d’aujourd’hui aux « réseaux social » — oui, oui, c’est le titre d’une chanson, dans laquelle la haine en ligne est tellement désincarnée qu’elle fait ressortir le pire de l’humain : « On achève bien les chevals, sur les réseaux social. »

Le propos est direct, parfois un peu puéril même si on comprend sa colère, et c’est vraiment quand il creuse les émotions liées à sa jeunesse envolée — « J’étais loin d’imaginer qu’un jour je n’aurais plus 20 ans », chante-t-il dans Je croyais — que Mickey 3D fait mouche. Il y a dans sa mélancolie parfois fâchée quelque chose de très remuant. Rien ne vaut demain, La danse des éléphants, Nous étions des humains ou la jolie Émilie dansait, ces chansons à elles seules valent la peine de continuer à écouter ce que Mickey 3D a à dire.

0:00
 
0:00
 
Nous étions des humains

Pop rock

Nous étions des humains

Mickey 3D

Parlophone

7/10