Que Belle and Sebastian lance un deuxième album en moins d’un an a de quoi nous surprendre : ces deux dernières décennies, il s’est écoulé trois, quatre, cinq et même sept ans entre deux nouveaux disques.

On s’en étonne un peu moins en apprenant que Late Developers est issu des mêmes séances que A Bit of Previous. Proposer deux albums plutôt qu’un double s’avère d’ailleurs une décision sensée à une époque où bien des artistes n’osent plus offrir des œuvres qui dépassent la barre des 45 minutes.

Le lien entre A Bit of Previous et Late Developers s’entend. Le second se révèle toutefois encore plus scintillant que le disque paru en 2022, un peu moins folk et assume aussi davantage ses envies pop parfois presque soul. Le fond de folk de chambre qui a fait la notoriété du groupe à la fin des années 1990 s’entend encore en toile de fond ici et là, mais le collectif écossais affiche surtout son affection pour la pop lustrée (ça ne sonne ni comme les Byrds ni comme les Beach Boys, mais c’est là quelque part), toujours enrobée dans une délicatesse empreinte de spleen.

On n’ira pas jusqu’à dire que Late Developers est un disque aventureux. Belle and Sebastian montre toutefois une envie de sortir de sa zone de confort en tâtant des sonorités nouvelles (I Don’t Know What You See in Me, presque synth pop) derrière les observations et les doutes de Stuart Murdoch. Avec son élégance habituelle.

Belle and Sebastian sera en Amérique pour des concerts au printemps. Montréal ne figurant pas à l’itinéraire des Écossais, il faudra se rendre à Ottawa ou à Burlington, au Vermont, pour les entendre.

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Late Developers

Indie pop

Late Developers

Belle and Sebastian

Matador

7,5/10