Sur SOS, son deuxième album, SZA est parfois une chanteuse R&B qui flirte avec le rap, parfois une chanteuse pop qui joue avec le rock. Souvent, elle se situe quelque part au milieu, faisant de ce disque, copieux sans être excessif, un témoin de la multiplicité de ses talents et de ses ambitions.

Cet album était attendu, après le fantastique Ctrl, première offrande de l’Américaine SZA, paru en 2017. Si elle a été plutôt active entre les deux parutions, ne nous laissant jamais oublier sa présence, ce nouvel album est la preuve qu’on attendait que SZA est l’une des voix dominantes de la nouvelle génération du R&B et de la soul. Des styles qu’elle présente à sa manière, sans compromis et sans moule fixe pour la définir.

SZA accueille des collaborateurs de qualité sur ce disque, soit Don Toliver, Phoebe Bridgers, Travis Scott et Ol’ Dirty Bastard. Chacun bonifie le morceau auquel il participe. Ghost in the Machine, avec Phoebe Bridgers, présente une rencontre qu’on n’aurait pas anticipée, mais qui fonctionne à merveille. Bridgers est fidèle à elle-même dans son chant, son intonation, et le tout se marie très bien au rythme de SZA sur la pièce.

Quant à ODB, l’échantillon de sa voix au début de Forgiveless nous ramène dans les années 1990 le temps d’un couplet, tandis que le refrain de SZA vient naturellement agrémenter le tout.

Les collaborations au niveau des productions (Jay Versace, Benny Blanco, Babyface ou Darkchild, notamment) offrent aussi de superbes résultats. Et la liste des auteurs, de Pharell Williams à Jacob Collier, est tout aussi reluisante. SZA n’a rien laissé au hasard, et ça s’entend.

La pochette de SOS montre la chanteuse assise sur le rebord d’un plongeoir, au beau milieu de l’océan, isolée. L’artiste a expliqué s’être inspirée d’une photo de la princesse Diana sur le yatch de Mohammed Al Fayed, une semaine avant sa mort. Elle voulait faire écho à l’isolation, en parler sur la pochette comme elle en parle dans ses chansons. SZA aborde ses états d’âme, de la frustration d’être dans une industrie qui la déshumanise (Ghost in the Machine), de ses doutes et insécurités (SOS), de ses amours infructueux (Used, F2F, Too Late).

Sa voix est impeccable, son flow, tout autant. Inventive, SZA n’est guidée, semble-t-il, par rien d’autre que ses intuitions et le cadre qu’elle a elle-même tracé.

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SOS

R&B/Soul

SOS

SZA

Top Dawg Entertainment

8/10