Dermot Kennedy compose des chansons accrocheuses, qui plairont à un grand nombre. Il écrit de jolis textes, aux couplets garnis de jolies métaphores. Sans plus. Après un premier disque prometteur en 2019 (Without Fear), l’auteur-compositeur-interprète irlandais fait tout aussi bien avec Sonder, mais ne dépasse pas les attentes.

Dermot Kennedy a aussi une voix unique. C’est là son plus grand atout. Ce qui vient même rattraper le fait qu’il ne soit pas le plus impressionnant des auteurs, que ses mélodies manquent d’une originalité qui les démarquerait des Thinking Out Loud (d’Ed Sheeran) de ce monde. Mais même cette voix incroyable est parfois noyée sous la production un peu trop lourde et léchée, moins brute que ce qu’il avait tenté avec son premier essai. Les thèmes ne divergent pas beaucoup. Kennedy parle de l’amour qui ravit à celui qui heurte, des embûches de la vie, de l’envie de bien faire (l’artiste est un perfectionniste avoué).

Une pièce comme Dreamer, idéale pour être chantée en chœur lors de sa tournée (qui le mènera d’ailleurs à Montréal), propose l’un des superbes moments du disque où les aptitudes vocales de Kennedy sont mises en valeur comme il se doit. Ces morceaux, comme Any Love, Better Days ou Blossom (magnifique), majoritairement acoustiques, sont ce qu’il y a de mieux dans ce nouveau disque de l’Irlandais.

Innocence and Sadness (enregistrée en une seule prise), malgré son titre peu évocateur, fait joliment exception pour ce qui est des textes. Sa poésie est enchanteresse, teintée d’une mélancolie qui se permet d’avoir espoir. « Return me safely, turn me homeward at the right time / Every minute, boy / Steady rhythm joy », chante Dermot Kennedy sur un air au piano.

Divide, juste après, vient prouver que ce disque est quelque peu inégal. Les textes sont un peu trop doucereux, la mélodie, un peu trop facile. La voix du chanteur sauve encore une fois la mise.

Sonder n’est pas parfait. Surtout, il ne mène malheureusement pas Dermot Kennedy bien plus loin qu’il l’était. L’écoute est malgré tout plaisante. On aurait juste espéré qu’elle le soit encore plus.

0:00
 
0:00
 
Sonder

Pop

Sonder

Dermot Kennedy

Riggins/Island Records

6,5/10