En quelques années, Suzane est devenue une grande vedette en France. D’abord par sa présence sur le web, puis grâce à son premier album sorti en 2020, Toï Toï, qui lui a valu le Victoire de la Révélation scène en 2020. Certaines de ses chansons ont accumulé des millions d’écoutes, son clip L’insatisfait a été vu 37 millions de fois sur YouTube, et dès 2021, elle s’est retrouvée en nomination comme Artiste féminine aux côtés de Pomme (qui l’a remporté) et d’Aya Nakamura.

L’autrice-compositrice-interprète qui a aussi une formation de danseuse classique vient de lancer un deuxième album, Cameo, qui continue dans la même veine électropop sophistiquée et dansante. En 16 chansons, elle fait valoir son sens de la fête et du rythme, mais elle continue surtout de traiter de sujets plus sensibles.

Elle s’intéresse aux aléas du vedettariat dans la très belle Océane, parle ouvertement de sexualité (Clit Is Good, sur le plaisir féminin, dont le clip a même été censuré par YouTube !) et de diversité sexuelle, de deuil, d’immigration et de violence conjugale. Elle plonge aussi beaucoup dans sa vie et ses souvenirs pour parler autant de la difficulté que de l’importance de se trouver et de trouver sa place dans le monde.

Il y a toutes sortes de références dans sa musique et ses paroles, de Mylène Farmer (une chanson s’intitule carrément Génération désenchantée, sorte de suite très touchante à ce tube increvable) à David Guetta en passant par Céline Dion et le rap français. Et avec sa voix riche, son regard empathique et ses beats irrépressibles, Suzane rappelle parfois un peu l’approche d’Eddy de Pretto, mais elle est surtout une artiste unique et ancrée dans son temps, qui divertit autant qu’elle fait réfléchir.

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Cameo

Électropop

Cameo

Suzane

Wagram Music

7/10