Au vent des idées, nous annonce Daniel Bélanger sur la première chanson de son dixième album sur lequel on le sent particulièrement libre et spontané.

Bélanger a jeté les bases de Mercure en mai dans une période pandémique où les moments de bonheur étaient souvent inattendus, ce qui a inspiré sa création musicale sous le signe de « l’impromptu », avec des arrangements et des textes à travers lesquels on déambule avec lui.

« Battre le pavé / M’improviser un itinéraire dans l’univers », chante-t-il sur Soleil levant, dont la basse presque grunge se faufile parmi des arrangements électros et de cuivres. Sur Joie, la trajectoire est plutôt céleste, Bélanger décrivant tout en simplicité comment le sentiment soudain de bonheur intense traverse un être au plus profond de soi.

On retrouve bien entendu le raffinement mélodique propre à Daniel Bélanger, ses harmonies vocales en orbite et la faculté dont lui seul a le secret de nous mettre dans un état à la fois de contemplation et de pleine conscience. Une sorte d’« éternité temporaire », pour reprendre ses mots.

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Dans son studio, Daniel Bélanger a une fois de plus travaillé en solitaire sans réalisateur. Ce n’est qu’à la fin qu’il a demandé l’apport de Guillaume Doiron à la basse et de Robbie Kuster à la batterie.

Si les deux extraits déjà sortis (Dormir dans l’auto, J’entends tout ce qui joue dans ma tête) se taillent rapidement une place dans nos oreilles, c’est avec l’usage que le meilleur de Mercure en mai s’impose avec des chansons aux détours imprévisibles, dont deux instrumentales. Citons les fabuleuses divagations d’Il faut s’accorder, le groove de Pendu aux étoiles et la beauté du texte d’Avec des fleurs, qui fait écho à la guerre en Ukraine.

On peut certainement se demander quel auteur-compositeur-interprète québécois à part Daniel Bélanger peut compter sur une discographie de 10 albums aussi riche et en phase avec son époque.

Mercure en mai

Pop

Mercure en mai

Daniel Bélanger

Secret City Records

7,5/10