Ce qu’il y a de bien avec CRi, en plus de ses merveilleuses productions, c’est qu’il sait très bien s’entourer. Ainsi, lorsque le DJ nous enchante derrière ses synthés, il le fait avec la collaboration d’artistes de talent qui rendent l’expérience encore plus exquise. Mercredi soir, Sophia Bel, Robert Robert, Jesse Mac Cormack et Jean-Michel Blais ont aidé à faire de cette soirée avec CRi un moment fort du Festival de jazz cette année.

« J’espère que ce soir vous êtes bien chaussés parce que ça va danser en petit péché », a annoncé le producteur avant de lancer la pièce Lonely Romance. Juste avant, en introduction, Sophia Bel était venue interpréter la très jolie Runaway, issue du premier (et plus récent) album de CRi, Juvénile (2020).

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La foule au spectacle de CRi, sur la place des Festivals, mercredi soir

Nous avions eu la chance d’assister à une performance de CRi au mois de mai à la SAT. Le même enchaînement de chansons, ou presque, a vécu dans deux contextes bien différents. C’est une chose de réussir à ravir une foule compacte rassemblée entre quatre murs, résolue à danser à s’en faire mal aux pieds sur une musique qu’elle connaît. C’en est une autre de convaincre une foule de festival lors d’un concert gratuit sur la plus grande scène du Festival de jazz.

Alors qu’il façonnait sa chanson en direct, avec son clavier et ses consoles, la foule devant lui a sauté et dansé en rythme, enchantée. Si sa réputation le précède pour ceux qui apprécient la musique électronique locale, bien des gens faisaient la connaissance de CRi en cette septième soirée du festival. Bonne nouvelle, pour l’artiste et pour nous le public, la place des Festivals va très bien à CRi. Il avait été époustouflant lors de son set à la SAT. Il n’a certainement pas déçu mercredi soir.

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Le producteur CRi

« Moment historique pour la musique électronique québécoise »

Troisième partenaire de CRi sur scène mercredi, l’auteur-compositeur-interprète Jesse Mac Cormack s’est joint à son ami pour Never Really Get There, durant laquelle il a fini par lui donner un coup de main derrière les consoles.

  • CRi et Jesse Mac Cormack

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    CRi et Jesse Mac Cormack

  • CRi et Jesse Mac Cormack

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    CRi et Jesse Mac Cormack

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CRi sait quand alterner entre les morceaux qui donnent envie de danser les yeux fermés et ceux qui servent de ponts, durant lesquels on n’est concentrés que sur la qualité de la musique. Il ne craint pas d’inclure dans sa performance des moments où le tempo redescend, où le silence s’installe, pour ensuite mieux faire place aux rythmes sur lesquels il est impossible de ne pas danser.

Quand l’excellente Naissance a débuté, par exemple, la rumeur de la foule enterrait presque la musique. Mais assez vite, la cadence a accéléré. La montée vers le climax a fait frémir la foule. Et au moment du drop, c’était de nouveau la folie sur la place des Festivals.

La musique planante, cinématographique et mélancolique de CRi était ravissante à entendre en plein cœur du Quartier des spectacles. Robert Robert, Jesse Mac Cormack et Sophia Bel (surtout) ont été solides derrière leurs micros.

Nous disions au début de ce texte que le producteur montréalais sait bien s’entourer. C’est pourquoi un géant comme Daniel Bélanger prête sa voix à une des pièces de son album. C’est aussi pourquoi le compositeur et pianiste Jean-Michel Blais a créé une belle surprise en s’amenant sur scène avec son piano.

« Ce soir, c’est un moment historique pour la musique électronique québécoise. Je suis extrêmement ému et fier de cet accomplissement-là », a déclaré CRi avant d’accueillir Jean-Michel Blais. Le producteur a eu la chance de présenter cette musique électronique québécoise à une foule immense. Il l’a fait en brouillant les frontières des genres, en présentant une signature tout aussi unique qu’impactante. Quand un piano à queue et les synthés d’un DJ se côtoient sur scène, une magie inattendue opère.

Sur Me and My Friends, tous les amis de CRi ont contribué à présenter une finale digne du spectacle que l’on venait de voir. Il est bien connu que le Festival de jazz est loin de ne présenter que du jazz, ses influences et ses dérivés. Et c’est très bien ainsi. Cela permet des moments de découvertes pour le public et des soirées « historiques » pour les artistes.