C’est l’histoire d’une fille qui aimerait se faire offrir au réveil un déjeuner au lit, mais qui doit plutôt affronter sa loque de chum, qui tremble encore à cause des substances qu’il a ingérées la veille. C’est l’histoire d’une émancipation, celle que raconte breakfast in bed, premier mini-album d’Easy Tiger.

Chanteuse et guitariste de la formation montréalaise Guidestones, Gabrielle La Rue est aussi désormais le visage et l’autrice-compositrice du duo Easy Tiger, que complète la phénoménale batteuse de NOBRO et bassiste des Shirley, Sarah Dion. Les références de La Rue ont d’ailleurs beaucoup en commun avec ce dernier trio, qui donne aussi dans une forme de rock qui aurait fait un malheur sur les ondes des radios FM durant la deuxième moitié des années 1990.

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Récit d’une année de changements personnels, de grisantes fêtes bien arrosées et de voyages sans autre destination que le plaisir, ce charmant EP de six titres transpire à la fois la joie propre à ce moment de la vie où tout semble possible et l’angoisse indissociable de cette même période.

Des claviers scintillants dignes des années 1980 (Toothbrush), un orgue suave façon Sheryl Crow (Havre St-Pierre), un riff de guitare qui aurait pu être composé pour la bande-son d’une comédie estivale mettant en scène la débauche de jeunes gens libidineux (Ibiza) ; breakfast in bed est un festin de pétillants emprunts.

Mais de manière plus générale, surtout sur le plan des inflexions vocales, la féline en chef rappelle Hayley Williams de Paramore, une figure dont l’influence se fait de plus en plus sentir (Billie Eilish l’invitait récemment sur scène à Coachella). Soyons plus précis : pensez à Hayley Williams, mais qui aurait utilisé comme planche d’inspiration (moodboard) un album de Jimmy Buffett, le maître incontesté des chansons conjuguant peines de cœur, boisson et soleil. Pardonnez le cliché : voici la trame sonore tout indiquée pour la saison de toutes les libertés.

breakfast in bed

Indie pop

breakfast in bed

Easy Tiger

Indépendant

7/10