Emma Beko a de l’expérience en tant que rappeuse et chanteuse, elle qui s’est d’abord lancée dans le duo Heartstreets il y a des années. Pourtant, après la sortie de son premier album solo Blue, en 2021, la pression de créer une suite dont elle serait fière a freiné son inspiration. Le temps a fait son travail et Beko présente ces jours-ci le minialbum Digital Damage, premier volet d’un concept double.

« Il fallait que je me donne le temps. Le temps de vivre, le temps de respirer et de faire de l’introspection pour pouvoir écrire. » Emma Beko raconte avoir eu une période de remise en question après son premier album. « La chanson MHS a vraiment fonctionné et je me disais que je n’arriverais jamais à faire quelque chose d’aussi bon ou catchy, dit-elle. Blue a été fait sans aucune pression, c’était tellement libre. Là, je réfléchissais à la façon dont ça allait être reçu. Trop penser aux attentes, pour moi, ça ne marche pas. »

La page blanche, donc. Ou du moins du matériel dont elle n’était pas vraiment satisfaite. Emma Beko semble avoir trouvé cette période longue, trop longue. Pourtant, seulement six mois se sont écoulés après la sortie du premier album avant que, finalement, « ça débloque ». « En septembre, je me suis rendu compte que je ne l’avais pas perdu, raconte la rappeuse. Je voyais Digital Damage très clairement. »

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Cette vision pour sa prochaine œuvre s’est présentée sous forme d’un mood et de thématiques qui tourneraient autour du côté néfaste de la vie en numérique.

Avec la COVID-19, j’ai passé beaucoup de temps sur mon ordi et mon téléphone. C’est boring de dire que les réseaux sociaux, c’est mauvais, mais j’ai vu comment ça affectait les gens autour de moi. Je trouve que c’est néfaste.

Emma Beko

Alors que bien des gens ont vécu une solitude extrême au cours des dernières années, Emma Beko a aussi réfléchi au fait de s’être souvent sentie seule dans sa vie. « Je sentais ce sentiment chez les gens, mais aussi le fait qu’on s’y habituait et qu’on s’adaptait », explique-t-elle.

Plusieurs facettes

Pour la partie instrumentale, son enfance à écouter de la musique grunge a eu un effet direct sur la création de Digital Damage. « C’était les nineties, j’avais des demi-frères plus vieux que moi et on écoutait des clips à la télé sur MuchMusic et MTV. Ma compilation préférée, c’était Big Shiny Tunes. Donc, want it or not, même ma façon d’écrire des mélodies vient beaucoup de tout ça. »

Beko raconte ne pas avoir vraiment réalisé avant maintenant à quel point elle avait été influencée par cette musique grunge.

J’ai toujours dit que je suis hip-hop, mais je suis tellement plus complexe que ça !

Emma Beko

Elle cite le groupe The Stones, « qui fait tant dans le plus hardcore que dans le doux, fébrile et fragile ». C’est une dualité qui l’intéresse et que l’on retrouve sur Digital Damage.

Et parlant de dualité, Emma Beko a aussi voulu créer une sorte de rencontre entre les deux opposés que sont Digital Damage et le minialbum qui suivra, dont on ne connaît pas encore le titre. « Ce sont les deux parties d’un univers, explique-t-elle. Aussi, pour être honnête, je trouve ça cool de donner à chaque chanson une chance de vivre plus longtemps, de donner de la longévité à mon projet. »

Pour cette seconde parution, « un EP plus intense », elle a collaboré avec la même équipe, soit son partenaire musical de longue date Beau Geste, CFCF, Da-P et Day Hills. À l’équipe s’ajoutent les Montréalaises Backxwash et Cécile Believe.

La suite de Digital Damage devrait paraître au début de l’automne. Emma Beko présentera son nouveau minialbum lors d’un lancement intime dans un loft privé.

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PHOTO ASSOCIATED PRESS

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Harry Styles est de retour avec le premier extrait de son album à paraître le 20 mai prochain. La pièce As It Was est sortie le 1er avril et le vidéoclip burlesque de moins de trois minutes a déjà accumulé 52 millions de visionnements en une petite dizaine de jours. Sa mélodie est accrocheuse, du genre à vous rester dans la tête durant des heures. Alors que le troisième album du Britannique doit paraître dans un peu plus d’un mois, une tournée devrait être annoncée sous peu. Peut-être les Montréalais auront-ils l’occasion de finalement profiter d’un concert du chanteur le plus populaire de l’heure après l’annulation de son passage au Centre Bell l’automne dernier.

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Marissa Groguhé, La Presse

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PHOTO FOURNIE PAR LE MINISTÈRE

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Nouveau venu de la scène musicale québécoise, l’auteur-compositeur-interprète Pelch a le potentiel de conquérir bien des amateurs de musique populaire. Celui qui a sorti le 8 avril dernier son premier mini-album, Looking Around, n’a que 22 ans, mais fait déjà son petit bout de chemin. Les fans de Dermot Kennedy ou de Lewis Capaldi seront ravis par les mélodies folk pop, les textes envoûtants et la voix éraillée mais puissante du Québécois. Pelch sera sur les planches du Ministère le 13 avril pour le lancement de son mini-album, puis parcourra quelques salles et festivals au Québec à l’été.

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Marissa Groguhé, La Presse

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PHOTO TIRÉE DU COMPTE FACEBOOK DE L’ARTISTE

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Elle n’a que 19 ans, mais Avril Jensen porte déjà une identité artistique bien à elle. Dans Colors, premier EP plein de fraîcheur qu’elle a coréalisé avec nimbustowokay (Alexandre Boivin), la fille de l’auteur-compositeur-interprète d’origine argentine Tomás Jensen (l’album a d’ailleurs été enregistré dans son studio dans le canton de Hatley) se promène de la bossa nova à l’électro-pop à la guitare acoustique, distille une mélancolie d’une étonnante maturité et réussit à s’affirmer en seulement cinq chansons. Une artiste pleine de promesses que nous suivrons certainement de près.

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Josée Lapointe, La Presse

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Très discret depuis le début de la pandémie, Loud a lancé récemment une nouvelle chanson, Rien de moins, avec White-B, du groupe 5Sang14. Un morceau bien lourd, dont le clip a été tourné de nuit sous des lampadaires, dans lequel les deux rappeurs s’échangent le micro. Tout cela laisse entrevoir un retour de Loud, qui n’a pas sorti d’album depuis Tout ça pour ça en 2019, et qui avait accumulé les millions d’écoutes. Il foulera aussi les scènes de plusieurs festivals dans les prochains mois, dont Metro Metro en mai à Montréal et le Festival d’été de Québec en juillet.

Josée Lapointe, La Presse

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Les artistes étant interdits pendant de longs mois dans les salles de spectacle du Québec à cause des mesures sanitaires, c’est sur la planète Tatooine que le groupe rock Gazoline a choisi d’aller jouer, s’offrant un concert dans la mythique Cantina de Mos Eisley, ultime repaire de truands intergalactiques. Tout ça n’a rien d’un poisson d’avril en décalage, le groupe a en effet recréé de toutes pièces le célèbre bar vu dans le premier film de Star Wars, en 1977. Diffusé en primeur lundi au bar l’Escogriffe, le film-concert de 20 minutes réalisé par Ariel Poupart peut être regardé sur Facebook depuis mardi soir.

Pierre-Marc Durivage, La Presse