Nommé artiste métal de la dernière décennie par le réputé magazine Loudwire, Tobias Forge ne fait pas les choses à moitié. Désormais caché derrière les robes de la quatrième incarnation du pape Emeritus, le grand nécromancien à la tête du phénomène Ghost poursuit sa conquête musicale avec Impera, une cinquième liturgie destinée plus que jamais à être célébrée dans les plus grandes arènes.

Pour y arriver, l’auteur-compositeur-interprète suédois ne se gêne pas pour reprendre à son profit les codes de l’époque où le rock remplissait les arénas. D’entrée de jeu, Kaisarion déboule avec sa rythmique galopante à la Iron Maiden, avant d’évoluer vers un pont musical digne d’Eddie Van Halen. Dans Spillways, c’est Toto ou Styx qui nous vient en tête alors que la sombre et percutante Call Me Little Sunshine s’amorce sur des arpèges qui auraient pu être joués par James Hetfield à l’époque où il arborait fièrement sa coupe Longueuil.

Quant à Darkness at the Heart of my Love, voilà une power ballad pur jus, avec progression d’accords et modulations incroyablement prévisibles, mais tellement satisfaisante que l’on croirait entendre du bon vieux REO Speedwagon.

Bref, c’est pompeux, c’est totalement glam, mais tout ça est habilement placé dans l’écrin gothico-diabolique qui a fait la renommée de Ghost, si bien que l’on arrive avec un résultat unique, qui est plus que jamais destiné à s’exprimer sur scène, d’autant que les Goules Sans Nom qui officient derrière le pape Emeritus IV sont dorénavant affublées d’un attirail steampunk – ce qui est bien sûr très cool.

Malheureusement, la grand-messe noire de Ghost ne viendra pas présenter Impera au Québec, il faudra patienter en écoutant sa version enregistrée. Mais qui sait, peut-être qu’une prière au Cornu pourrait convaincre le groupe de revenir en nos contrées bientôt ?

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Impera

Rock

Impera

Ghost

Loma Vista Recordings

7/10