Le Festival international de la chanson de Granby (FICG) a dit souhaiter poursuivre le dialogue avec Samian et son représentant pour qu’il puisse être de sa prochaine édition, qui se tiendra en août. Le rappeur avait dévoilé lundi le conflit linguistique qui l’oppose à l’évènement et qui « consterne » l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador.

« Sachant qu’il y a dans son répertoire des titres en français et des titres dans sa langue première, nous avons indiqué à son représentant notre ouverture pour qu’il puisse interpréter des chansons dans ses deux langues en tenant cependant compte de la mission première du festival qui est de promouvoir la musique francophone », expose l’évènement dans un communiqué diffusé mardi.

Le Festival international de la chanson de Granby (FICG) a fait valoir ce point au lendemain de la publication, sur Facebook, d’un message de Samian dénonçant son exclusion pour des raisons linguistiques. « On exige que mon concert doit être 100 % en français », avait écrit le rappeur, dont le dernier album, Nikamo, est entièrement en langue anichinabée. « Faites vos devoirs », ironise l’artiste dans son message.

« Des langues étrangères ? »

« Est-ce qu’encore, en 2022, les langues autochtones doivent être considérées comme des langues étrangères ? Ces langues ancestrales d’ici n’ont rien de menaçant pour le français ! », précise-t-il, avant d’ajouter qu’il en a « royalement marre » d’une telle « mentalité coloniale ».

Samian publie depuis 15 ans des albums où il chante en français, mais aussi en langue anichinabée. Il s’est dit stupéfait d’apprendre qu’il ne pourrait participer au FICG si son concert n’était pas « 100 % en français ».

L’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador s’est dite « consternée », mardi, d’apprendre « qu’un de ses artistes les plus influents » s’était vu refuser de participer au FICG en raison de la langue dans laquelle il s’exprime dans ses chansons.