Machine Gun Kelly, The Kid Laroi, Kygo, Mitski, Damso et Burna Boy font partie de la délégation d’artistes internationaux qui promettent un festival Osheaga enfin « normal », du 29 au 31 juillet prochain.

Evenko a annoncé mercredi matin la centaine de propositions qui constitueront le 15rendez-vous de musique et d’arts, qui attire bon an, mal an 130 000 visiteurs. Les têtes d’affiche Foo Fighters, A$AP Rocky et Dua Lipa avaient déjà été dévoilées en décembre dernier.

Pop, rock, rap, punk, électro, hommes, femmes, artistes émergents et établis, talents d’ici et d’ailleurs : s’il y a un fil conducteur avec Osheaga année après année, c’est bien à quel point il y a très peu de fil conducteur. « Quand on nous dit ça, c’est que c’est réussi, lance Nick Farkas, vice-président programmation, concerts et évènements, chez evenko, au bout du fil. Le but, pour nous, c’est toujours que les fans de musique soient contents. »

Quelques observations, tout de même, sur cette programmation qui se construit depuis trois ans en raison des circonvolutions pandémiques.

S’il restait encore quelques cyniques pour clamer que « les guitares étaient mortes », Osheaga 2022 les forcera à croire en la résurrection. Les mythiques Foo Fighters rouleront leur rock vendredi, tandis que le genre sera défendu au cours du week-end par Yeah Yeah Yeahs, Arkells, Machine Gun Kelly, Khruangbin, Turnstile, Idles ou encore Glass Animals.

PHOTO KYLE TERADA, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Machine Gun Kelly est passé du hip-hop au punk rock.

Dans le désordre, le rock au parc Jean-Drapeau sera tour à tour hard, indie, ‘n’roll, folk, psychédélique, instrumental, punk ou à tendance hip-hop. Mention spéciale pour la sensation nippo-américaine Mitski, qui nous avait charmés lors de son passage au festival en 2019. Une pandémie plus tard, la rockeuse collectionne les adeptes et ferme des guichets concert après concert.

« Une des choses dont on est le plus fier, c’est d’être en avant de la parade, de découvrir des artistes et de les mettre en scène avant qu’ils aient explosé », note Nick Farkas.

IMAGE FOURNIE PAR OSHEAGA

Affiche de la programmation complète d’Osheaga 2022

La délégation hip-hop, toujours imposante à Osheaga, sera cette fois menée par A$AP Rocky, en tête d’affiche samedi. Avec au moins un pied dans le genre, on remarque la jeune coqueluche australienne The Kid Laroi – sa collaboration avec Justin Bieber, Stay, accumule 1 milliard d’écoutes sur Spotify –, les chanteurs américains Big Sean et Saint Jhn ainsi que le rappeur belgo-congolais Damso, qui cartonne en Europe.

« On a hâte de voir comment ça va marcher avec une clientèle qui est à 60-65-70 % anglophone, souligne Farkas. Avec des Damso, on espère avoir plus de Français qui vont venir au festival. Chaque année, on essaie des affaires pour voir ce qui marche ou ce qui marche moins bien. »

Ceux qui voudront avoir un avant-goût du festival électro îleSoniq pourront se tourner vers un contingent de DJ, à commencer par la star norvégienne Kygo, Porter Robinson, Seven Lions ou Sébastien Léger.

Outre Dua Lipa, reine de la soirée de clôture dimanche, Charli XCX défendra elle aussi la pop britannique. Dans le créneau, mais du côté de la Norvège, Girl in Red nous portera à tendre l’oreille. Le passage de l’inclassable nigérian Burna Boy, rompu à l’afrobeat et au R & B, piquera tout autant notre curiosité. « Il y a un engouement au Québec, je ne pense pas que beaucoup de festivals américains vont l’avoir », affirme Farkas.

Enfin, la représentation locale sera assurée entre autres par Robert Robert, Geoffroy, Pierre Kwenders, Safia Nolin, Zach Zoya et Fredz.

« La présence d’artistes québécois, qu’ils chantent en anglais ou en français, fait partie de l’ADN du festival depuis le début », fait remarquer le programmateur, qui se dit soucieux de leur offrir des cases horaires de choix.

De tout pour tous, donc, en conclusion « d’heures et d’heures et d’heures » de discussions et de négociations. « Si tu mises juste sur les tendances, ça ne marche pas. On l’a vu dans le passé : quand on choisit une direction plutôt qu’une autre, ça marche moins bien. »

Les six programmateurs du festival, mobilisés presque à temps plein depuis trois ans, se sont assurés d’une seule constante : « que les artistes performent bien en live ».

Nick Farkas assure que la programmation présentée mercredi est un plan A, alors que d’aucuns craignaient que les artistes internationaux soient refroidis par la sévérité des restrictions sanitaires au Québec. « La réponse des gouvernements est sortie juste à temps. Il y a eu un grand soulagement aux États-Unis. On a enfin envoyé le signal que ça irait bien au Québec, au Canada. »

Pour rappel, Osheaga a été annulé en 2020, puis s’est tenu en version réduite l’an dernier, avec une programmation uniquement canadienne. Les laissez-passer achetés dans les deux dernières années seront acceptés en 2022.

Enfin un Osheaga « normal » ?

Si Nick Farkas souhaite être « en avant de la parade » côté programmation, il est optimiste de pouvoir « suivre la parade » en ce qui concerne l’évolution de la pandémie et des mesures sanitaires. Il rappelle que le festival Coachella se déroulera du 15 au 24 avril en Californie sans aucune contrainte. Et que le Centre Bell pourra accueillir quelque 21 000 spectateurs à partir du 14 mars. « J’ai de la misère à croire qu’on ne pourra pas faire la même chose dehors. Ça ne serait pas logique. »

Pas question, dit-il, de revenir à un système d’enclos comme en 2021, alors que seulement 5000 festivaliers étaient autorisés quotidiennement.

Une capacité d’accueil maximale est l’ultime préoccupation, même si c’est au prix des masques et du passeport vaccinal.

« On va de l’avant en pensant que ça va être une année normale. On va respecter les normes exigées par la Santé publique, mais je ne vois pas d’enjeu pour l’instant. »

Nick Farkas a bon espoir que les restrictions aux frontières seront assouplies, voire abolies, d’ici l’été. Une condition essentielle pour le bon déroulement du festival. « C’est super important pour nous, parce que 65 % des festivaliers viennent de l’extérieur du Québec, dont environ 15 à 20 % de l’extérieur du Canada. Pour les artistes aussi, il faut que ce soit le plus ouvert possible. »

Laissez-passer quotidiens en vente vendredi à midi à partir de 145 $. Laissez-passer week-end en vente dès maintenant à partir de 375 $.

Consultez la programmation complète d’Osheaga