Avec medium plaisir, Ariane Roy sort un premier album convaincant qui a beaucoup de personnalité et de tonus pop. Entrevue avec l’autrice-compositrice-interprète et guitariste aguerrie.

Pour reprendre ses mots, Ariane Roy est une fière représentante de « Québec Cité ».

C’est au début de l’adolescence qu’elle a délaissé les cordes de son violon pour celles d’une guitare. « C’est mon instrument de composition », indique celle qui a grandi avec la musique d’Amy Winehouse, Lianne La Havas, Joni Mitchell et Marie-Pierre Arthur.

Ariane Roy a écrit sa première chanson lors de ses études en musique au cégep, puis elle a fait ses classes à l’Université Laval en chant jazz. Après avoir pris part à Cégep en spectacles, elle a multiplié les concours (Petite-Vallée, Granby), jusqu’aux Francouvertes, où elle s’est hissée en grande finale.

En mars 2020 – juste avant que tout bascule –, elle a sorti le mini-album AVALANCHE (n. f.) de façon indépendante. Elle est la plus récente Révélation Radio-Canada en chanson. Son premier opus officiel, medium plaisir, sort avec la Maison fauve – étiquette de disques des Vincent Vallières et Patrice Michaud – fondée par Catherine Simard.

Fébrile ? « Je suis à broil ! », s’exclame Ariane Roy.

Sans vouloir faire de l’âgisme, il est impressionnant de sortir un premier album comme medium plaisir à 24 ans. De par la cohésion des 12 chansons, la personnalité unique du son (avec des claviers bien en avant) et par la voix même d’Ariane Roy, qui peut rappeler l’expressivité et la féminité d’une Kate Bush.

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« Je suis contente de la bulle que forment les 12 chansons et cela s’explique car l’album a été écrit dans une même période de temps », nous dit Ariane Roy.

Selon elle, l’humilité s’avère un thème fort de l’album. « Accepter que les choses soient compliquées ou difficiles. Être lucide par rapport à mes failles et mes défauts. Accepter son cheminement et de ne pas toujours être celle que je voudrais être. »

Il faut souligner que les extraits déjà sortis ne sont que des hors-d’œuvre et non le plat de résistance de medium plaisir. On se laisse emporter dès la première écoute par la montée mélodique de Tu as le droit et par le refrain délicieusement pop de Fille à porter. « C’est ma toune de karaoké », signale Ariane Roy.

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Ariane Roy a enregistré medium plaisir au studio de Pilou Le nid, à Saint-Adrien. Elle cosigne la réalisation avec son fidèle collaborateur Dominique Plante. « Il est avec moi depuis le début du projet », précise-t-elle.

Tu voulais parler, pièce qui lui a donné le plus de fil à retordre, est néanmoins celle qui la rend la plus fière. Le texte est purement fictif et exprime un grand sentiment d’urgence, explique Ariane Roy. « C’est sur la crainte que quelqu’un autour de moi s’enlève la vie. »

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L’autrice aime la simplicité du texte de Paradis de l’amour alors qu’elle souligne que son amie, la poète Roxane Azzaria, signe le texte de la ballade à la guitare Miracle.

Kundah – nom d’un restaurant indien à Québec – est une sorte d’hommage aux Rita Mitsouko et aux excès en tout genre. En fait, Ariane Roy aime les années 1980 comme en témoignent les claviers bien en avant de ses arrangements. « Dans mon band, il y a le claviériste Vincent Gagnon. Il a tellement de synthés chez lui qu’il faut bien les utiliser ! C’est aussi dans la musique que j’écoute. »

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Ariane Roy dit admirer des « femmes incarnées » comme Diane Tell et Véronique Sanson. Elles sont de fines autrices et de vibrantes interprètes. Avec medium plaisir, Ariane Roy peut certainement en dire autant.

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Pop alternative

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Ariane Roy

Maison fauve

D’autres nouveautés

Swimmer, d’Helena Deland

PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE

Helena Deland

Perdre un parent vient avec une peine grande comme l’océan, des regrets, mais aussi de sages paroles qui prennent tout leur sens dans le deuil. C’est ce qu’Helena Deland chante magnifiquement sur sa douce et poignante ballade Swimmer, écrite après le départ de sa mère l’été dernier (et réalisée tout en sobriété par son ami Ouri avec qui elle mène le projet Hildegard). Helena Deland sera en spectacle au National le 3 mars et dans des dizaines de villes d’Amérique du Nord au printemps (avant Andy Shauf et The Weather Station).

Émilie Côté, La Presse

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Ghosts, de Rone, (LA)HORDE et Spike Jonze

PHOTO JACQUES-HENRI HEIM, TIRÉE DE LA PAGE FACEBOOK DE RONE

Rone

L’artiste électro français Rone, lauréat l’an dernier du César de la meilleure musique de film (pour La nuit venue, de Frédéric Farrucci) signe la pièce Ghosts qui accompagne un court métrage du collectif de chorégraphes (LA)HORDE. Nul autre que Spike Jonze signe le scénario dans lequel une jeune femme est prisonnière d’un musée pour une nuit qui s’avérera fantasmagorique. Rone devrait se produire à Montréal quelque part en 2022.

Émilie Côté, La Presse

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PHOTO PATRICK SANFAÇON, ARCHIVES LA PRESSE

Matt Holubowski

Matt Holubowski présente la pièce Heavy Stone, écrite pendant l’ère Weird Ones (2020), mais qui ne s’est pas rendue jusqu’à la sélection finale. Le Montréalais clôt ici le chapitre entamé avec la parution de ce dernier album avec ce morceau aux qualités soniques enchanteresses et entraînantes, aux paroles introspectives (personnellement et globalement), à la chute décalée.

Marissa Groguhé, La Presse

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Tu danses, Condessa, de Safia Nolin (Collectif 1969)

PHOTO TIRÉE DE LA PAGE FACEBOOK DE 1969

Safia Nolin

Des airs de bossa nova, un refrain en espagnol, des chœurs aux « la-la-la » enjoués : Tu danses, Condessa, de Safia Nolin, est joviale, dansante même, mais quelque peu mélancolique. Le morceau s’inscrit dans le projet d’album collectif 1969, chapeauté par le réalisateur Connor Seidel, qui cosigne la pièce avec l’autrice-compositrice-interprète. Une nouvelle chanson est dévoilée toutes les deux semaines.

Marissa Groguhé, La Presse

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