Marc Papillon a fait partie du duo Eli et Papillon et accompagné de nombreux artistes sur scène — il est d’ailleurs en tournée en ce moment avec le spectacle Pour une histoire d’un soir. Le doué multi-instrumentiste vient de lancer de manière indépendante Le temps, un premier album solo qu’il a fabriqué seul. Portrait d’un artiste autosuffisant.

Le parcours

Marc Papillon a 35 ans et il baigne dans la musique depuis son enfance — sa mère, ses sœurs, tout le monde joue d’un instrument chez lui. À 5 ans, il commençait le piano et le violon, à 15 ans, il délaissait le classique pour étudier la guitare jazz, ce qu’il a continué à faire au cégep et à l’université. « Toutes ces années… Mais depuis tout ce temps, je savais qu’un jour, je ferais un projet solo. » C’est autour de 2016, vers la fin de l’aventure Eli et Papillon, le duo qu’il formait avec la chanteuse Eli Rose depuis 2010, qu’il a commencé à travailler sur des compositions plus personnelles. « Je me suis mis en marche pour lancer mon projet. J’étais occupé à faire des gigs à gauche et à droite, alors ça s’est fait tranquillement. »

0:00
 
0:00
 

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

Marc Papillon dans son espace de création

L’album

Après quatre ans d’idées et de tests, il lui a fallu choisir une direction. « J’ai décidé de mettre de côté les beats électro-pop et de me concentrer sur mes compos de piano. » Il fallait ensuite « habiller » tout ça, ce que l’année pandémique lui a permis de faire. « Je n’avais pas de show. Je suis allé à Entrelacs, au chalet de mes parents, j’ai apporté mon stock et j’ai mis de la coloration. » Et pour les couleurs, il avait le choix… Lorsque Marc Papillon travaille, il est entouré d’une pléthore d’instruments qu’il maîtrise tous : piano (sur lequel il met parfois un drap pour feutrer le son), claviers et synthés (cinq ? Six ? On a perdu le compte), violon, basse, percussions de toutes sortes, guitare électrique et acoustique, banjo, ukulélé… « Après, bien sûr, je fais des choix. C’est pour ça, par exemple, qu’il n’y a pas beaucoup de guitare sur l’album. Je l’ai essayée et ça fittait moins, mais dans le prochain, j’en mettrai peut-être plus. Comme je joue de tout, j’ai la liberté de choisir. »

0:00
 
0:00
 

La musique

Marc Papillon a décidé de travailler sans label, à son rythme, sans se mettre de restriction. Ainsi, les 14 morceaux de l’album, qui sort en format numérique seulement, ne se plient à aucune règle, en dehors des contraintes et des structures de la pop. La première pièce, par exemple, intitulée Émergence, dure sept minutes ! « C’est l’émergence de la vie, ça pousse, ça évolue, vers la fin c’est le chaos, et après le calme revient. Il y a des histoires dans mes pièces, qui s’inspirent de la vie, des sons que j’entends, des personnes que je rencontre. Mais les gens peuvent se faire les images qu’ils veulent en l’écoutant. C’est fait pour transporter les esprits, calmer aussi. J’espère qu’il fera du bien aux gens, qu’il les fera voyager. » En tout cas, il lui a fait du bien, à lui. « Absolument, avec une majuscule et un point d’exclamation ! Si je pouvais, c’est ce que je ferais tout le temps. »

0:00
 
0:00
 

La suite

Marc Papillon continue de composer, a déjà des idées pour un prochain album et garde la porte ouverte à l’idée de travailler avec un label. Il voudrait aussi faire des spectacles et espère que sa musique pourra voyager partout. « Dans le fond, j’espère que ça va fonctionner même si je ne veux pas avoir trop d’attentes. J’aimerais que ce soit le début d’une carrière solo prometteuse, de mon rêve de projet de vie. » Il est d’ailleurs reconnaissant envers les Alexandra Stréliski, Jean-Michel Blais et autres Chilly Gonzales qui ont ouvert le chemin pour la musique instrumentale depuis quelques années. « Un artiste que j’adore aussi, qui est une inspiration, c’est Ólafur Arnalds. Nils Frahm aussi. Et Bonobo… Tous les petits beats, si tu portes attention à mon album, tu vas voir que j’en ai écouté beaucoup ! », dit Marc Papillon, qui aime en général « la musique qui donne des sentiments ». « Je fais vraiment de la musique sans contraintes, qui sort de mon cœur. C’est un peu plus difficile, mais j’ai du plaisir et je fais ce que j’ai envie de faire. »

0:00
 
0:00
 
Le temps

Instrumental

Le temps

Marc Papillon

Indépendant