Le groupe post-rock montréalais Fly Pan Am dévoile un cinquième album intitulé Frontera. Certaines personnes l’ont déjà entendu avant sa sortie puisque les huit chansons qui font 40 minutes constituaient la musique d’un spectacle de danse de la troupe Animals of Distinction, dirigé par la chorégraphe Dana Gingras.

Frontera était aussi le titre du spectacle qui explorait « la notion de frontières – politiques, économiques, métaphoriques – et les jeux de pouvoir en explorant leur impact sur les corps ».

Quand on l’extirpe de son contexte de création et de présentation, la musique de Frontera (instrumentale, faut-il le préciser) est haletante et place l’auditeur sous haute tension. Surtout en début de parcours avec les chansons Grid / Wall et Parkour. Le rythme est lourd, voire oppressant. On dirait que la piste de guitare tente de se sauver du lot.

Le ton est plus calme ensuite sur Scanner. L’ambiance demeure angoissante, mais hypnotique. On ne veut certainement pas rebrousser chemin… Sur Scaling, on croirait entendre un ennemi qui arrive au loin dans un film avec la répétition du son pesant. Il y a plus de lumière à la fin de l’album, notamment dans Body Pressure, mais la finale nous replonge dans la noirceur.

Vous aurez compris que Frontera, qui sort avec Constellation Records, s’adresse aux amateurs avertis de post-rock et de krautrock.

Soulignons que Fly Pan Am est composé de Jonathan Parant, de Roger Tellier-Craig ainsi que de Félix Morel (batterie) et de Jean-Sébastien Truchy (basse). En 2019, le groupe avait fait un grand retour après 12 ans d’absence avec l’album C’est ça, qui était nettement plus planant (voire shoegaze) que Frontera.

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Frontera

Post-rock

Frontera

Fly Pan Am

Constellation Records

7/10