Paul McCartney semble rajeunir à vue d’œil.

On ne parle pas de cette récente intervention de chirurgie plastique, qui donne à l’ex-Beatle des airs de quinquagénaire branché, mais bien de son œuvre musicale, qui continue de tenir la route.

En décembre dernier, Sir Paul lançait un nouvel opus plutôt réussi (McCartney III) enregistré en solitaire pendant le premier confinement. Puis, voilà qu’à peine cinq mois plus tard, il revient – par la bande – avec une version entièrement remixée dudit album.

Ouvrage collectif, McCartney III Imagined réunit 11 pointures de la pop, qui proposent chacune la relecture d’un morceau de McCartney III.

Comme c’est souvent le cas dans ce genre d’exercice, le résultat est forcément inégal. Parmi les bons coups, on retiendra la charmante Seize the Day par la chanteuse Phoebe Bridgers, la version trip-hop de Women and Wives par St. Vincent ou le remix électronico-bizarroïde de Long Tailed Winter Bird par Damon Albarn.

À l’opposé, les reprises de Find my Way (Beck) ou de When Winter Comes (Anderson .Paak) ne laissent aucune empreinte durable, tandis que le remix trip-hop de Deep Deep Feeling par 3D RDN (Massive Attack) n’en finit plus de se perdre en chemin – dommage, car c’était peut-être le meilleur morceau de McCartney III.

Entre les deux, c’est une question de goût. Les amateurs de rock applaudiront peut-être la présence de Josh Homme (Lavatory Lil) ou d’Ed O’Brian de Radiohead (Slidin’), tandis que les plus jeunes se retrouveront dans les sons contemporains de Dominic Fike (Kiss of Venus), Blood Orange (Deep Down) ou Khruangbin (Pretty Boys).

On peut se questionner sur la nécessité d’une telle opération, l’album original étant déjà satisfaisant en lui-même. Mais le résultat a le mérite de nous faire découvrir « Macca » sous un autre angle et de confirmer sa pertinence sur la planète pop, même s’il s’en dégage parfois un petit air de… chirurgie plastique.

IMAGE FOURNIE PAR LA PRODUCTION

McCartney III Imagined

Paul McCartney
McCartney III Imagined
Capitol/Universal
★★★