La collaboration entre MUTEK et le centre culturel allemand HELLERAU, reportée d’un an en raison de la pandémie, se concrétise à compter de ce jeudi. Elle prend la forme d’un mini-festival de quatre jours baptisé HYBRID – Cutting Edge Canada, accessible gratuitement sur une plateforme virtuelle.

L’année 2020 devait être marquée par la culture canadienne en Allemagne. Invité d’honneur à la Foire du livre de Francfort, le Canada voulait profiter de l’occasion pour mettre en valeur d’autres disciplines artistiques. C’est dans ce contexte qu’est né l’évènement HYBRID – Cutting Edge Canada, collaboration entre MUTEK et le centre culturel HELLERAU de Dresde, dans l’est de l’Allemagne.

Tout était prêt en mars dernier. « Tout a été mis sur la glace en raison de la pandémie », souligne toutefois Alain Mongeau, directeur artistique de MUTEK. Un an plus tard, il se réjouit de voir ce partenariat se concrétiser et de pouvoir « faire travailler des artistes ».

En tout, une vingtaine d’artistes canadiens – dont Alexis Langevin-Tétrault, Deadbeat et Myriam Boucher – présenteront leur travail dans des galeries ou des salles de spectacle virtuelles d’ici dimanche. Alain Mongeau attire l’attention sur trois des performances au programme, qui sont toutes gratuites, et qui demeureront accessibles jusqu’au 31 mars sur le site de l’évènement.

PHOTO BRUNO DESTOMBES, FOURNIE PAR MUTEK

Immortelle, de Line Katcho

Line Katcho – Immortelle

Immortelle, de Line Katcho, n’est pas une nouveauté dans le contexte de MUTEK – l’œuvre date de 2019. L’artiste montréalaise, dont l’approche est réputée sensible et joueuse, s’intéresse au son et à l’image comme matières évoquant les gestes, les forces et les mouvements. « Je l’ai regardée encore [mardi] matin et je trouve qu’elle incarne bien l’esprit exploratoire et audiovisuel de MUTEK, et ça reste une pièce qui fonctionne très bien, souligne Alain Mongeau. C’est ce qui ouvre le festival et met la table. »

Le 11 mars, à 20 h

PHOTO MYRIAM MÉNARD, FOURNIE PAR MUTEK

Chloe Alexandra Thompson et de son collaborateur Matt Henderson

Chloe Alexandra Thompson et aesthetic.stalemate

Dans un registre « plus immersif », le directeur artistique de MUTEK attire l’attention sur la performance de l’artiste crie Chloe Alexandra Thompson et de son collaborateur Matt Henderson. « C’est comme une captation qui a été faite en réalité virtuelle avec une spatialisation sonore très avancée », précise Alain Mongeau. La créatrice s’intéresse en effet tout particulièrement aux sensations physiques provoquées par les sons et leur disposition dans l’espace. « C’est un autre projet qui est très spécifique à l’univers MUTEK », ajoute le directeur artistique de l’évènement.

Le 13 mars, à 20 h, dans un programme qui inclut plusieurs autres artistes, dont Sahar Homami

PHOTO BRUNO DESTOMBES, FOURNIE PAR MUTEK

Ouri

Ouri

« C’est une performance plus musicale, moins arts numériques », dit d’emblée Alain Mongeau, à propos de la proposition de la violoncelliste Ouri, qui est aussi productrice et DJ. La musicienne française d’origine propose en effet des univers sonores parfois éthérés, mais qui peuvent aussi être empreints de tension comme en témoigne sa récente collaboration avec Helena Deland (Jour 2, sous le nom Hildegard). « C’est une captation plus intime », dit encore le directeur artistique de MUTEK. C’est peut-être aussi une porte d’entrée plus accessible que d’autres aux univers qu’explore le festival de créations sonores et d’arts numériques montréalais.

Le 14 mars, à 20 h, dans un programme double avec Deadbeat et Fatima Camara

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