Des membres de Papillon, de Galaxie et de Gros Mené, entre autres, se retrouvent autour d’un nouveau projet musical

« Un bon band de rock dans une salle bien allumée, c’est ça qui me fait triper. C’est pour ça qu’on y retourne. »

Absent de la scène musicale depuis 2018, après un spectacle du Nombre, l’espace d’un soir, aux Francofolies, Ludwig Wax avait besoin de sa dose de rock. Pourtant, c’est un peu malgré lui s’il s’est retrouvé à la barre du projet Drogue, supergroupe formé des guitaristes Stéphane Papillon (Papillon) et Jean-Sébastien Chouinard (Papillon, Charlebois, Les Respectables), du batteur Pierre Fortin (Gros Mené, Galaxie, Les Dale Hawerchuk) et du bassiste Fred Fortin (Galaxie, Gros Mené).

« En décembre 2019, Papillon m’a rencontré dans un bar pour m’annoncer qu’il voulait depuis longtemps monter un band de gros rock, se rappelle Ludwig Wax, Louis Cyr de son vrai nom. Je lui ai dit que j’irais bien chanter sur une track, mais c’était un piège. Lui et Jean-Sébastien avaient déjà cinq chansons de prêtes et c’était un album complet qu’ils voulaient faire ! C’était un beau piège et je suis tombé dedans ! »

En fait, Papillon et Chouinard avaient amorcé leurs démarches avant même de prendre contact avec les trois autres membres du groupe.

« Lors de notre rencontre de décembre, j’ai appris qu’il y avait déjà un contrat de disque de signé, même si on n’avait ni chansons ni nom de band ! », nous apprend Ludwig Wax en rigolant. Papillon et Jean-Sébastien ont commencé à travailler sur des musiques, on est entrés en studio en janvier dans le but d’enregistrer rapidement et de faire des shows à l’été. Mais la COVID est venue s’en mêler, on a dû retenir nos chevaux… »

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Le court passage des musiciens en studio aura au moins permis au quintette de se trouver un nom.

À notre première session, la musique était très forte quand Pierre a demandé comment le groupe s’appelait. Stéphane et Jean-Sébastien ont répondu “Truck’’, mais Pierre a compris “Drogue’’. C’est une erreur auditive qui a collé !

Ludwig Wax

Drogue était né, mais le lancement du premier microalbum (EP) allait finalement devoir attendre presque un an, le temps pour tout ce beau monde d’enregistrer ses parties individuellement – Fred Fortin a d’ailleurs tout fait de son côté, à distance. « Fred, je ne l’ai jamais vu, mais c’est aussi son souhait d’avoir un rôle discret dans le projet, affirme Wax à propos de l’auteur-compositeur-interprète, qui mène aussi une brillante carrière en solo. Il a joué les tounes, on est bien content de son apport, mais il veut garder le profil bas. »

Impossible toutefois de ne pas sentir l’influence de Fortin, ses lignes de basse « fuzzées » à souhait qui viennent napper les accords rock’n’roll de Papillon et de Chouinard, la cerise sur le sundae étant bien entendu les inimitables intonations de Wax.

C’est donc un rock jouissif, dansant et bien ficelé que nous offrent les vétérans, qui ont bien hâte de monter sur les planches pour montrer de quel bois ils se chauffent. « Le projet, c’est d’aller faire de la scène avec cette belle et drôle de gang-là, affirme le chanteur. Au printemps, on devrait sortir un deuxième EP de cinq chansons, ce qui nous en fera assez pour faire des shows à l’été. L’idée est de jouer devant du vrai monde, parce que je ne suis vraiment pas un gros fan de spectacles virtuels… »

Ludwig Wax a beau affirmer que Drogue est un « projet sérieux dans sa proposition et dans sa création », le chanteur reprend le micro parce qu’il veut s’éclater. Il n’est certainement pas là pour porter le flambeau du rock. « Bien sûr qu’on ne parle plus d’hégémonie du rock, le rap a par exemple pris la place qu’il avait à prendre, affirme-t-il. Mais le rock de guitare va continuer à vivre, peut-être dans de petits racoins, mais il est bien vivant. »

Ludwig Wax répond à l’appel du rock, mais pas à celui de la route et tout ce que ça comporte – malgré le fait que des contacts à lui, en France, semblent bien heureux de savoir qu’il est de retour en selle.

« On est tous des hommes qui atteignent le demi-siècle, on ne se fait pas accroire qu’on a 25 ans de moins, affirme celui qui gagne bien sa vie en bossant dans l’industrie du cinéma. Mais Papillon nous fait rêver et nous fait bouger, alors on y va à fond ! Si ça fonctionne bien avec nos 10 premières chansons, on risque d’avoir le budget nécessaire pour en faire d’autres. On a tous des horaires complexes et chargés, mais si les chevaliers sont volontaires, on va être bons pour partir un bout. En tout cas, Papillon et moi, on est prêts ! »