Eugene, d’Arlo Parks
Pièce maîtresse de Collapsed in Sunbeams, premier album d’Arlo Parks, jeune sensation britannique d’à peine 21 ans, Eugene est une perle brit-pop, aux accents de trip-hop et de Radiohead. Une déclaration d’amour à une amie d’adolescence, en couple avec un certain Eugene. « Tu lui fais jouer des albums que je t’ai montrés, tu lui lis Sylvia Plath, se désole-t-elle. Je pensais que c’était notre truc à nous. »
drivers license, d’Olivia Rodrigo
Sortie de nulle part en janvier dernier, Olivia Rodrigo a provoqué un raz-de-marée sur les plateformes d’écoute avec son premier succès, drivers license. Sa mélodie accrocheuse, ses paroles bien ficelées et son crescendo, qui culmine en un pont musical magistral (on ne s’est toujours pas remis du « I still f****** love you babe »), en ont fait un classique instantané. Du pur génie pop.
Boca Chica, de Munya
On l’a fait rejouer encore et encore, rien que pour réécouter la voix aérienne de la Saguenéenne Josie Boivin, qui nous transporte aussi loin que cette galaxie depuis laquelle la Suzie de la chanson nous salue… Mais aussi pour ses airs de pop sur synthétiseur qui rythment les couplets et qu’on n’a même pas envie d’essayer de se sortir de la tête à la fin de la journée.
Bouge ton thang, de Clay and Friends
Cette bombe estivale porte bien son nom. Parce que chaque fois qu’elle joue, on obéit. C’est funk, soul, disco, hip-hop et, surtout, irrésistible. Le genre de tube en puissance qui donne envie de crier un hystérique « C’est ma toune ! » après deux notes.
Nightflyer, d’Allison Russell
Un des grands albums montréalais de l’année est venu d’une musicienne qui vit et fait carrière à Nashville. Outside Child, d’Allison Russell, décrit avec acuité (et quelques passages en français) comment cette enfant de Montréal a survécu à des années de violence familiale pour se reconstruire par la musique. On reconnaît notre ville dans sa poésie sensible qui nomme ses blessures tout en demeurant du côté de la lumière. Une plongée dans son histoire personnelle qui l’a révélée au monde : sélectionnée aux prix Grammy, sa chanson Nightflyer figure sur la liste d’écoute de fin d’année de Barack Obama.
I Don’t Live Here Anymore, de The War on Drugs
Quand le départ devient l’unique réponse, comment doit-on aborder les derniers moments avant de partir ? Avec sérénité, clame The War on Drugs sur I Don’t Live Here Anymore. Cette chanson qui traite brillamment du thème de la résilience — on fait référence au parcours des migrants, mais aussi aux cœurs en peine d’amour — devient un hymne puissant dont la musicalité fait penser à Bob Dylan et… au glam synthé des années 1980. Une réussite en tous points.
All Too Well (10 Minute Version) (Taylor’s Version), de Taylor Swift
Les fans de Taylor Swift ont été choyés en 2021 avec la réédition de deux albums bonifiés de pièces inédites. D’abord Fearless, au printemps, puis Red qui, à sa sortie en 2012, était notre opus préféré de la chanteuse. Parmi les 30 morceaux (!) parus à l’automne, la version longue d’All Too Well se démarque. Mélancolique, la chanson inspirée d’une rupture amoureuse vécue par Taylor Swift est, selon nous, la ballade de l’année.
J’espère encore que quelque part l’attente s’arrête, de Lou-Adriane Cassidy
En moins de deux minutes, Lou-Adriane Cassidy fout le feu à ses anciens habits de créatrice surdouée mais plutôt sage. Éblouissante leçon de rock, feu d’artifice d’euphorie libératrice, ode cryptée à l’imminence de l’orgasme ; la chanson inaugurale de son deuxième album est une déflagration de joie grave, pleine de cette ivresse propre à la découverte de soi. Écouter J’espère encore que quelque part l’attente s’arrête, c’est entendre en direct une femme trouver la clé de ses superpouvoirs.