Lâche moi l’tordeur, c’est la rencontre de deux grandes figures de la musique traditionnelle québécoise : Yves Lambert, pilier de notre patrimoine vivant, y revisite des chansons d’Oscar Thiffault (1912-1988), chanteur folklorique derrière entre autres Le rapide blanc ou Y mouillera pu pantoute, pantoute.

Ces deux morceaux ne se retrouvent pas sur ce disque où l’accordéoniste de Lanaudière est accompagné du guitariste Olivier Rondeau et du violoniste Tommy Gauthier, avec qui il forme depuis 10 ans un épatant trio. Yves Lambert en a privilégié six autres, souvent fusionnés avec des reels, qui parlent de veillée du jour de l’An, de soirées de fête, de l’avare Séraphin, d’une veuve morte le sourire aux lèvres et de quelques autres personnages hauts en couleur.

Qu’il aborde une chanson plus grivoise (C’est la veuve) ou des chansons festives, Yves Lambert le fait avec le même entrain, tout le doigté qu’on lui connaît et en mordant avec plaisir dans les mots. Il a beau puiser dans le passé, il n’y a rien de passéiste dans l’approche du chanteur et accordéoniste : ses musiciens et lui donnent toujours un coup de lustre aux morceaux qu’ils touchent.

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Ce n’est pas tant une question de sonorités, plutôt une question d’attitude et d’approche. Il suffit d’un trait d’archet ou d’une mélodie un brin plus jazzée, d’une basse sautillante, de notes de guitare égrenées de manière plus dramatique (Mon meilleur ami) ou de chœurs ludiques (sur C’est à la cabane à sucre, ils évoquent le son de la bombarde) pour donner un vernis neuf à ces chansons entraînantes. Yves Lambert est un trésor national. Et ce disque le démontre une nouvelle fois de manière plus que convaincante. Il entreprend une tournée ce samedi, qui le mènera jusqu’à la veille du jour de l’An.

Lâche moi l’tordeur

Musique traditionnelle

Lâche moi l’tordeur

Yves Lambert

La prûche libre

8/10