La conversion de MikeZup de la rue aux rimes et des stups aux studios porte ses fruits. La plume crue du rappeur, plus récente acquisition du label Joy Ride Records, fait couler beaucoup d’encre depuis sa trilogie Omerta.

Il revient ces jours-ci avec Couleurs primaires, collection de chansons où se croisent colère de la cité – « le street et les gangs, c’est mon enfer » –, confidences (Enfermés – Loin des miens) et collaborations de haute voltige.

Le cofondateur du collectif 630 Money Gang travaille d’arrache-pied pour fédérer les clans « hip-hop ». Le Lavallois partage son micro tant avec des rappeurs établis et médiatisés (Yes Mccan, Sans Pression, Imposs, Souldia, Rymz) qu’avec des étoiles montantes du street rap (Shreez, MB, White-B, Tizzo). Trois figures du gansta, MikeZup lui-même, Connaisseur Ticaso et Enima, sont d’ailleurs réunis sur l’hyperbolique GOATS, produite par Nazbrok. « Quand j’hit le club, on bouge la tête, jamais on danse, on prend ta chaîne, on fend ta tête, sans même laisser d’évidence. »

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Même souci de diversité aux consoles, alors que VXNYL, Vagalam, AlexdeGr8 ou encore Farfadet – mention spéciale à Stylé et à Nuit ensoleillée – s’inspirent entre autres de la trap, de la drill, du old school et de la pop pour fignoler des instrus fort efficaces.

De sa voix rauque et pesante, MikeZup se fait moins colérique qu’à l’habitude pour asséner ses vers aussi vrais que violents. Des passages qui dépeignent la prostitution font mal à la cause féministe et humaniste, mais les mots se révèlent sans fard et à l’image des détours de la rue : pas toujours jolis.

Couleurs primaires

Rap

Couleurs primaires

MikeZup

Joy Ride Records

7/10