Le gala de l’ADISQ, qui sera diffusé en direct de la salle Wilfrid-Pelletier dimanche, sera marqué par le retour du public en salle. Nous avons décortiqué 6 des 12 catégories qui seront présentées lors de cette soirée animée par Louis-José Houde.

Spectacle en ligne de l’année – francophone

Plusieurs catégories ont été créées en lien avec la pandémie cette année. Par exemple, mercredi lors du Premier Gala, on a remis le tout nouveau prix de l’Artiste s’étant le plus illustré sur le web à Damien Robitaille. D’autres catégories se sont imposées d’elles-mêmes, dont celle du Spectacle en ligne de l’année. Ces productions très léchées, tournées comme des films et qui sont souvent bien plus que de simples captations, ont d’une certaine manière remplacé les spectacles « en présentiel » au plus creux du confinement. Le brillant et imaginatif Vivre : Le spectacle spectral de Klô Pelgag a déjà reçu trois prix techniques lors du Gala de l’industrie lundi, dont celui de la mise en scène qui est allé au réalisateur Laurence Baz Maurais, et tout indique qu’il sera couronné dimanche. Seul L’Amérique pleure des Cowboys Fringants, réalisé par Louis-Philippe Eno, pourrait se dresser sur son chemin, mais ce serait franchement surprenant.

Auteur ou compositeur de l’année

Dans cette prestigieuse catégorie, la compétition risque d’être rude entre Klô Pelgag et Louis-Jean Cormier. La première, qui l’avait reçu en 2017 pour L’étoile thoracique, est au sommet de son art avec son troisième album, Notre-Dame-des-Sept-Douleurs, sa récolte de prix lors des deux premiers galas cette semaine et sa présence en finale au prix Polaris sont là pour en témoigner. Le deuxième, qui a lancé deux albums en deux ans et qui l’a remporté en 2020 avec Quand la nuit tombe, pourrait de son côté réaliser l’exploit de mettre la main sur la statuette convoitée deux années d’affilée, cette fois grâce à son émouvant et délicat Le ciel est au plancher. Cela dit, la catégorie est extrêmement relevée encore cette année, que ce soit avec Ariane Moffatt, Vincent Vallières ou Antoine Corriveau, qui ont montré toute la profondeur de leur talent dans des albums vraiment inspirés. Mais on voit mal ce qui pourrait stopper le raz-de-marée Klô Pelgag qui déferle depuis lundi.

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRECHETTE, ARCHIVES LAPRESSE

Louis-Jean Cormier

Interprète féminine

Pas moins de 16 nominations et déjà une récolte de 11 Félix sur une possibilité de 13 lors des deux premiers galas tenus lundi et mercredi. Portée par une véritable vague, Klô Pelgag s’est de toute évidence démarquée cette année, autant avec son album Notre-Dame-des-Sept-Douleurs qu’avec son spectacle en ligne Vivre. Mais est-ce que ce sera assez pour résister au pouvoir fédérateur de Roxane Bruneau, qui a remporté le Félix de l’album – succès populaire lors du Premier Gala mercredi et dont la chanson À ma manière est devenue un véritable hymne depuis la sortie de son album Acrophobie il y a un an, et à la motivation de ses très engagés « cocos », dans cette catégorie qui se décide en partie par vote populaire ? C’est ce que nous verrons. Les deux autrices-compositrices-interprètes sont en lice aux côtés de Cœur de pirate, d’Ariane Moffatt et de Guylaine Tanguay.

Interprète masculin

Est-ce que FouKi sera le deuxième rappeur à remporter le prix de l’interprète masculin de l’année, deux ans après Loud ? Ce qui est certain en tout cas, c’est que le coloré rappeur a connu une année plus que fructueuse, avec rien de moins que 11 nominations si on additionne celles qu’il a récoltées pour son album solo et celles obtenues pour son album avec Koriass. En lice aussi dans cette catégorie, Louis-Jean Cormier, Pierre Lapointe et Vincent Vallières, qui ont tous trois lancé des albums au cours de l’année, et Damien Robitaille. Si le sympathique chanteur n’a pas sorti de nouvel opus, il pourrait quand même très bien profiter de l’immense vague de sympathie suscitée par sa présence sur les réseaux sociaux depuis le début de la pandémie, et repartir avec le Félix.

Artiste autochtone de l’année

Trois ans après sa création, ce prix prend tout son sens quand on y remarque même les absences – Laura Niquay aurait en effet complètement mérité sa place parmi les Anachnid, Kanen, Matiu, Scott-Pien Picard et Q052 qui figurent dans la catégorie. Avec son électro-pop planante, la chanteuse d’origine oji-crie et mi’kmaq Anachnid est probablement celle qui s’est le plus démarquée, et elle pourrait très bien succéder à Florent Vollant et à Elisapie pour ce prix où sont cités cette année cinq artistes qu’on pourrait considérer comme la relève de la musique autochtone. Ce qui montre toute la profondeur et le bouillonnement de cette catégorie, qu’on constate aussi dans sa grande diversité musicale, qui va du folk-pop accrocheur de Scott-Pien Picard au hip-hop de Q052 en passant par la chanson avec Kanen et le blues de Matiu.

Groupe ou duo de l’année

Après avoir récolté cinq Félix l’an dernier pour leur album Les antipodes, Les Cowboys Fringants ont su rester à l’avant-scène en lançant un album de chansons inédites mises de côté au cours de leurs 25 ans de carrière (Les nuits de Repentigny) et un film, L’Amérique pleure, qui a connu une belle vie autant en ligne qu’au cinéma. Déjà sacré Groupe de l’année en 2020, l’increvable quatuor pourrait donc très bien remettre ça cette année, et ce, même si 2Frères et Bleu Jeans Bleu n’ont pas manqué de visibilité. À leurs côtés dans cette catégorie, notons la présence de deux groupes de la relève, Corridor et Comment Debord, celui-ci étant aussi cité dans la catégorie Révélation de l’année.

PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

Les Cowboys Fringants, en prestation dans le cadre du festival Mile-Ex, en août 2019