Avec I Don’t Live Here Anymore, un premier album studio en quatre ans et un cinquième au total, The War on Drugs arpente plus qu’avant les routes désertées de l’americana et du rock des années 1980.

Si certains niaient encore que la bande à Adam Granduciel était en fait un groupe hommage aux géants du genre – Bob Dylan, Bruce Springsteen, Tom Petty, Neil Young, etc. –, ces 10 nouveaux titres devraient classer l’affaire pour de bon.

Quand ce n’est pas flagrant dans les riffs, les complaintes d’harmonica ou les percussions entêtantes, ce l’est carrément dans le texte : « Like when we went to see Bob Dylan, we danced to Desolation Row », chante le Philadelphien sur l’efficace pièce-titre, vitaminée par les chanteuses de Lucius.

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En 2017, l’épique A Deeper Understanding avait été récompensée par le Grammy de l’album rock de l’année. Sa suite lésine plus que jamais sur les solos de guitare, les élans psychédéliques ou toute apparence d’improvisation. Voilà un folk-rock étudié, maîtrisé, contenu. S’en dégagent une douce nostalgie et une grande sagesse… qui peut aussi passer pour de la prudence.

Émergent tout de même quelques moments de grâce, qu’ils soient provoqués par la mélodie ou par le chant et l’écriture de Granduciel. On pense à l’intro guitare-piano de Living Proof, qui nous submerge dans une mélancolie indicible, à la fragilité paternelle de Rings Around My Father’s Eyes ou au crescendo lumineux d'Old Skin.

I Don’t Live Here Anymore

Folk-rock

I Don’t Live Here Anymore

The War on Drugs

Atlantic Records

7/10