(New York) Un groupe de collectionneurs de NFT basé à New York a annoncé avoir acheté pour 4 millions de dollars l’unique exemplaire d’un album quasiment jamais diffusé des rappeurs du Wu-Tang Clan, qui fascine ses fans, avec l’espoir de le partager un jour.

Fin juillet, la justice américaine avait annoncé la vente aux enchères de l’album Once upon a time in Shaolin pour solder la condamnation de Martin Shkreli, l’entrepreneur pharmaceutique provocateur et honni qui se l’était offert avant sa chute. Les acheteurs, restés secrets à l’époque, sont enfin sortis du bois.

Dans une vidéo mise en ligne mercredi, PleasrDAO, un groupe de collectionneurs de NFT (« non-fungible token », jeton non fongible), ces objets numériques en théorie uniques et non-piratables grâce à la technologie blockchain, a annoncé s’être offert ce double album de 31 titres, dont il n’existerait qu’une copie.

Prix d’achat : 4 millions de dollars, selon plusieurs médias américains, dont les articles ont été retweetés par PleasrDAO. Le groupe est connu chez les collectionneurs de NFT pour avoir déjà acheté des œuvres numériques du lanceur d’alerte américain Edward Snowden ou du groupe de punk féministe russe Pussy Riot.

La vidéo mise en ligne montre l’un des leaders de PleasrDAO, Jamis Johnson, ouvrir le précieux coffret argenté dans lequel se trouve l’album et un livret manuscrit, puis déboucher le champagne en écoutant un titre, casque sur la tête.  

L’unique copie de ce double album de 31 titres aurait été enregistrée entre la fin des années 2000 et le début des années 2010 par la bande du Wu-Tang Clan, des légendes du hip-hop connues pour leurs textes sur la dureté des quartiers pauvres de New York, notamment à Staten Island, et leurs échantillons inspirés de films d’arts martiaux.

À l’époque, elles voulaient dénoncer la marchandisation de la musique et ont protégé l’œuvre, désormais vue par certains comme un précurseur des NFT, par une clause interdisant la commercialisation de l’album avant 88 ans, soit 2103.

Mais sur son site, PleasrDAO espère le partager avant. « Bien que nous soyons liés par l’accord juridique qui accompagne cette œuvre d’art et que nous ne soyons peut-être pas en mesure de dupliquer et de partager la musique sous forme numérique, nous sommes convaincus qu’il existe des moyens de partager ce chef-d’œuvre musical avec le monde entier », écrit le collectif.