Le ténor devenu baryton Plácido Domingo, visé par une vingtaine d’allégations de harcèlement et d’agressions sexuelles, ne fera pas de retour en terres espagnoles sans heurts. C’est ce que l’ancien « roi de l’opéra » a appris récemment lorsque le gouvernement d’Estrémadure a interdit à l’orchestre régional de jouer en sa compagnie.

Depuis plusieurs semaines, des voix s’élevaient contre l’injection de fonds publics pour financer le concert de clôture du festival Stone & Music de Mérida, qui mettait en vedette le controversé chanteur lyrique. Les élus de la région de l’ouest de l’Espagne ont répondu aux critiques par le biais d’un vote contraignant l’orchestre local à annuler sa participation, rapporte le quotidien El País. L’Orchestre philharmonique espagnol prendra le relais.

Consultez l’article d'El País

Irene de Miguel, porte-parole à l’Assemblée régionale du groupe Unis pour l’Estrémadure, a indiqué qu’il était « embarrassant et regrettable » que de l’argent public serve à mousser « une personne dénoncée par de nombreuses femmes comme un harceleur sexuel ».

« Sincèrement désolé »

Dans une enquête d’Associated Press publiée en 2019, Placido Domingo, aujourd’hui âgé de 80 ans, a été accusé par une vingtaine de femmes de harcèlement sexuel — attouchements, baisers forcés, remarques déplacées, frein à la carrière — à partir de la fin des années 1980 aux États-Unis.

Peu de temps après, il a démissionné de son poste de directeur de l’Opéra de Los Angeles et sa carrière en Amérique du Nord a pris fin de facto. Une enquête de l’AGMA, principal syndicat des chanteurs lyriques aux États-Unis, avait conclu à un « comportement inapproprié ».

Plácido Domingo continue de nier les accusations contre lui, bien qu’il ait admis en février 2020 avoir blessé des femmes au cours de sa carrière. « Je veux qu’elles sachent que je suis sincèrement désolé pour la souffrance que je leur ai causée. J’accepte toute la responsabilité de mes actes », avait-il dit avant de nuancer ou contredire ses propos à de nombreuses reprises.

Avec La Presse Canadienne