(Milan) La Scala de Milan s’aventure en dehors de ses nobles murs pour offrir à la mi-juillet une série de concerts gratuits et en plein air dans des endroits emblématiques de cette métropole du nord de l’Italie.

« C’est un signal de reprise, nous allons à la rencontre du public, car l’opéra, la musique et le ballet, c’est pour tout le monde », a déclaré mardi devant la presse Dominique Meyer, directeur de la Scala depuis la mi-2020.

Du 11 au 13 juillet, l’orchestre, le chœur et le ballet du prestigieux théâtre se produiront lors de 14 concerts avec un répertoire allant du jazz à Vivaldi et Donizetti, en passant par Brahms, Bach ou encore Rachmaninov.

Le fil conducteur de tous ces concerts sera l’hommage rendu au grand bandonéoniste argentin Astor Piazzola, qui a révolutionné le tango en l’ouvrant au jazz et au classique dans les années 70 et 80, à l’occasion du centenaire de sa naissance.

Cette série de concerts se conclura le 14 juillet par une journée portes ouvertes de la mythique scène italienne, avec au programme Verdi, Rossini et Puccini.

Dominique Meyer y retrouve l’esprit de la Fête de la musique lancée en 1982 par l’ancien ministre français de la Culture Jack Lang, dont il fut le conseiller, car « il s’agit de susciter des émotions musicales un peu partout, de manière ouverte, près de la population ».

« Aller à la rencontre des spectateurs au lieu d’attendre qu’ils viennent au théâtre, des gens qui n’iraient pas à la Scala en temps normal, soit parce qu’ils ont peur du prix, soit parce qu’ils ont peur du lieu », a-t-il déclaré à l’AFP.

« C’est toujours le premier pas qui compte, donc là c’est la Scala qui fait le premier pas », a-t-il relevé.

« Nous ouvrons nos portes, c’est un exercice de démocratie culturelle », a-t-il poursuivi. Dans la même optique, la Scala a décidé de revoir à la baisse les tarifs de certains abonnements pour la saison prochaine.

Après six mois de silence dus au coronavirus, la Scala avait retrouvé son public le 10 mai, avec un concert dirigé par son directeur musical Riccardo Chailly, suivi d’un autre le lendemain sous la baguette de Riccardo Muti.

Selon M. Meyer, « on sent qu’il y a un grand désir de revenir au théâtre, les premiers concerts étaient pleins, compte tenu de la limitation de la capacité » de la salle, qui est passée de 500 à 700 spectateurs, contre 2000 avant la pandémie.