Robert Robert a pris un virage vers la chanson francophone électro-pop, et c’est un élan génial qu’il a eu là. Sur Silicone Villeray (quel titre formidable), son quatrième album, il réaffirme son sens du beat, mais démontre aussi son talent pour raconter des histoires.

Arthur Gaumont-Marchand n’a plus à faire le nom Robert Robert, mais il y a un petit monde entre le rôle de producteur et DJ, qui collabore avec des chanteurs, et celui d’auteur-compositeur-interprète, et c’est tout naturellement que Robert Robert porte ce nouveau chapeau.

MP3 pour les fleurs du printemps, une confidence adressée à ses sœurs Violette et Marguerite, forte en poésie, illustre bien la vulnérabilité avec laquelle le musicien a entrepris ce projet. Il ne cherche pas à prendre de détours pour se confier et parler de ses amis. On reçoit le tout en plein visage, touchés par le côté universel de ses mots et pris d’une irrésistible envie de danser.

La pièce Quand je veux je dors (notre favorite au moment d’écrire ces lignes) vient faire écho à un sentiment que bien des gens ressentent à la puissance dix depuis un an : l’envie de ne rien faire.

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Manger des coups, ode à la prise de risque, rend un discret hommage au dubstep qu’on adore. Les gens est estivale à souhait, la flottante Indigo hypnotise, tandis que La nuit se plaindre (avec Hubert Lenoir, également coréalisateur), ultra-pop, conclut l’album en grande beauté.

Silicone Villeray

Chanson et électro

Silicone Villeray

Robert Robert

Chivi chivi

8/10