Éric Goulet remet son chapeau de cowboy pour ce nouvel album, et c’est franchement bienvenu. Après le beau mais dépressif Le grand nulle part, qu’il lançait en 2018 sous le nom de son alter ego Monsieur Mono, son retour à la source country, qui fait suite aux volumes 1 et 2 sortis en 2011 et 2014, est tonique et joyeux.

On sent que le vétéran auteur-compositeur-interprète (Les Chiens, Possession Simple) s’est éclaté, et il y revisite le folk Americana avec tout le naturel des vieux routiers, légèrement et sans flafla, mais avec sérieux et respect.

La pedal steel guitar de Rick Haworth berce pratiquement chacune des 12 pièces qui épousent les grands thèmes du genre, les amours perdus, mais jamais oubliés, l’appel irrésistible de la route et l’ennui, l’amour tendre et la quête du bonheur, entre soupçon de mélancolie (très jolie Six heures, écrite par Luc De Larochellière) et gros plaisir pur (J’attends l’orage).

Il y a aussi bien sûr du banjo, du violon, de l’orgue, de l’harmonica et beaucoup de guitare pour porter ces textes à la poésie simple, mais solide et droite. « La vérité est dure à boire/C’est un liquide amer et noir », chante Éric Goulet dans Ma tête est mise à prix, qui offre un album qui sent la poussière et le whisky sans avoir l’air décalé, probablement parce qu’il sait toujours avoir le mot juste, sans excès.

En adaptant brillamment un classique comme White Freighliner Blues (devenu Chauffeur de van) et en reprenant Aux accords de guitare de Willie Lamothe, puis en duo avec les deux étincelantes jeunes reines du country contemporain que sont Cindy Bédard et Sarah Dufour, Éric Goulet unit le passé et le présent avec intelligence et un amour évident du genre, et surtout une joie communicative de faire de la musique.

Et en digne héritier de Richard Desjardins et Stephen Faulkner, il nous rappelle que country peut encore et toujours rimer avec Maniwaki.

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IMAGE FOURNIE PAR LA PRODUCTION

Goulet

Country-folk
Goulet
É
ric Goulet
L-A be
★★★½