Selon certains, la jeune vedette canadienne Johnny Orlando est le prochain Justin Bieber ou le futur Shawn Mendes. Si son impressionnante popularité est pour l’instant confinée au monde virtuel, le jeune Torontois a devant lui un avenir rempli de promesses.

Peut-être l’avez-vous vu sur le plateau de Star Académie il y a quelques semaines, interpréter avec les candidats son succès Everybody Wants You. Pour beaucoup au Québec, il s’agissait probablement d’une première rencontre avec la jolie voix pas tout à fait mature et le visage d’éphèbe de Johnny Orlando. Pourtant, la pièce Everybody Wants You a récolté près de 5 millions de vues sur YouTube en six mois seulement, un des nombreux gages de la popularité du chanteur de 18 ans seulement.

Orlando n’en est plus au statut de « vedette émergente » si on en croit ses réseaux sociaux et les plateformes d’écoute. Il accumule des centaines de millions de vues sur YouTube, autant d’écoutes sur Spotify et 10 millions d’abonnés TikTok, tandis que plus de 6 millions de personnes le suivent sur Instagram. Il n’a pourtant même pas encore sorti son premier album.

> Regardez le clip de Everybody Wants You

C’est ce qui fait de son succès de la dernière année un objet si particulier, qui n’est pas tout à fait tangible pour lui. Il est passé de 4,6 millions à 10,6 millions d’auditeurs sur Spotify entre 2019 et 2020. Son mini-album paru en octobre dernier, It’s Never Really Over, vient de lui valoir une sélection aux prix Juno pour l’album pop de l’année.

J’ai appris à m’enregistrer seul pour ce projet. Du côté de l’écriture, ç’a été plus difficile [en confinement] d’amener de nouvelles idées. Rien ne se passait et j’étais coincé à la maison. Alors j’ai parlé de moi, de comment je me sentais à ce moment.

Johnny Orlando

Bieber des temps modernes

Bien qu’en 2020 son ascension se soit accélérée, Johnny Orlando a pu goûter au succès avant que la COVID-19 ne nous tombe sur la tête. En 2018, il a signé un contrat de disques avec Universal Music. Il a sorti un premier mini-album, Teenage Fever, en mars 2019. S’en est suivi une tournée en Amérique du Nord et en Europe, cette même année.

Si on fouille un petit peu, on découvre que ce « premier disque » est en fait son second. « Je ne compte pas celui que j’ai sorti quand j’avais 11 ans », lance le chanteur dans un éclat de rire.

C’est que le parcours musical de Johnny Orlando a commencé très tôt, dès ses 8 ans. Un parcours qui ressemble à celui de deux de ses idoles, Justin Bieber et Shawn Mendes, deux autres Canadiens. Premier point commun : leurs débuts sur YouTube, à faire des reprises de chansons populaires, alors qu’ils étaient encore tout jeunes. « J’ai été surtout influencé par Justin Bieber, dit Johnny Orlando. J’avais même sa coupe de cheveux, je le trouvais super cool ! »

Après plusieurs vidéos, les dizaines de milliers de clics se sont accumulés.

Je ne savais pas, au début, que je voulais faire de la musique dans la vie, c’était un passe-temps. Je m’amusais avec ma sœur. C’était comme de jouer au hockey : je savais que je n’allais pas me rendre dans la LNH !

Johnny Orlando

Et pourtant… À l’âge de 12 ans, il se consacre plus sérieusement à sa passion et sort ses propres titres sur YouTube. Avec sa grande sœur, Darian, il écrit des chansons, prépare ce premier EP qu’il préfère oublier, fait des spectacles sur des scènes de plus en plus grandes. Depuis, plus rien ne l’arrête.

En route vers le sommet

Notre entrevue avec Johnny Orlando a lieu en fin d’après-midi. Le jeune homme est encore à l’école et termine son secondaire (version ontarienne) cette année. Le fait de jongler avec sa carrière musicale et l’école ne semble pas facile. Pourtant, le chanteur dit s’en sortir plutôt bien. « Ça devient problématique quand je ne fais pas ce que j’ai à faire pendant quelques jours et que ça s’accumule », dit-il.

Orlando est à peine majeur, mais il a de l’expérience derrière la cravate, même en entrevue. Il a dans ses réponses et sa voix la candeur qui reflète son âge, mais aussi le sérieux de celui qui sait comment s’y prendre. S’il n’avait pas imaginé, à ses débuts, se rendre où il est, le chanteur a ça dans le sang.

La passion pour la musique coule dans ses veines, puisque sa grand-mère était chanteuse et ses parents férus de disques. À la maison, où il vit entouré de ses trois sœurs, son père l’a rapidement introduit à Otis Redding et à Pearl Jam, raconte-t-il. « On ne nous a jamais fait jouer des chansons à la Baby Shark. » Il écoute de son côté « de la musique vraiment étrange » en grandissant, pour « apprendre sur tous les genres ». Plus tard, c’est le rap qui l’accroche – « le premier album que j’ai acheté, c’est celui de J. Cole ».

Lui décide de continuer à faire de la pop, comme celle de ses idoles dont il reprenait les chansons, du haut de ses 8 ans. Son premier album devrait arriver cette année.