Le duo Daft Punk, figure de proue de la french touch, a annoncé lundi sa séparation. Retour sur le chemin parcouru depuis Homework, il y a 25 ans.

Homework

Thomas Bangalter et Guy-Manuel de Homem-Christo bidouillent de la techno nourrie à la house depuis quatre ans lorsque paraît le premier album du duo, en 1997. Premier signe de la popularité future du groupe, le disque ne paraît pas sur une étiquette obscure, mais sur une majeure : Virgin. L’affection des deux Français pour le disco, qui s’affichera clairement plus tard, s’entend déjà dans ce disque moins calibré pour le plancher de danse que pour les débuts de soirées qui ne demandent qu’à s’échauffer.

Retour vers le futur

PHOTO MATT SAYLES, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Daft Punk

Daft Punk ne s’est évidemment pas seulement démarqué par sa musique : les deux bidouilleurs se sont aussi fait remarquer en essayant de ne pas se montrer. Thomas Bangalter et Guy-Manuel de Homem-Christo s’affichent depuis l’époque Homework costumés et coiffés de casques stylés, qui font penser à ceux des motocyclistes du film Tron (ils feront la trame sonore de Tron 2, d’ailleurs), qui cachent leur visage. Ce mystère durera un temps puisqu’ils seront éventuellement photographiés, mais contribuera à l’aura du groupe et de sa musique.

Discovery

On sait dès les premières notes du deuxième album de Daft Punk, paru en 2001, que le vent a tourné : One More Time est un morceau franchement pop calibré pour faire danser des arénas. Daft Punk s’inspire encore des années 1970 – du disco et du funk, entre autres –, mais s’attache à écrire de véritables chansons, ce qui ne va pas nécessairement de soi dans l’univers de la musique électronique. Discovery désarçonnera les fans de la première heure, mais plaira à un large public.

Extase au Centre Bell

PHOTO DAVID BOILY

Le groupe Daft Punk en prestation au Centre Bell, en 2007

Deux ans après la sortie de son disque Human After All, Daft Punk se produit au Centre Bell. « Le duo français Daft Punk a présenté un concert hal-lu-ci-nant », s’enthousiasme Philippe Renaud dans La Presse, le 9 août 2007. « Une heure trente de rythmes enivrants, aucun temps mort. Environ 10 000 danseurs, dont plusieurs s’étaient costumés pour l’occasion, obnubilés par le festin visuel qu’offrait ce carnaval de pop électronique composé des Around the World, One More Time ou encore Da Funk, qui n’ont pas pris une seule ride même si certaines d’entre elles accusent 10 ans d’âge. En un mot : Wow ! »

Get Lucky

Random Access Memories, quatrième et dernier album en date de Daft Punk, a paru il y a déjà sept ans. Sa particularité est d’être le fruit de collaborations du tandem français avec une foule de figures marquantes de la pop, de Giorgio Moroder (Donna Summer, entre autres) à Nile Rodgers (Chic, Madonna), en passant par Chilly Gonzales et, bien entendu, Pharrell Williams. Il pose sa voix de fausset et son chic ultra cool sur deux morceaux, Lose Yourself to Dance et le mégatube Get Lucky, auquel participe aussi Nile Rodgers. On ne le savait pas encore à l’époque, mais cet album, chef-d’œuvre de groove, marque la conclusion d’une surprenante épopée dansante.