Steven Wilson est considéré par plusieurs comme l’incarnation du rock progressif britannique au XXIsiècle. Il a toutefois toujours rejeté cette étiquette, et The Future Bites en est la preuve éloquente. L’ancien leader de Porcupine Tree met plus que jamais le pied en territoire électro, de façon résolument moderne, mais toujours au nom d’une musique qui progresse, loin de la formule consacrée qui s’est cristallisée au milieu des années 70.

The Future Bites n’est donc pas un disque convenu ou prévisible, au contraire. La pièce maîtresse de l’opus, Personal Shopper, en est l’exemple le plus probant. La composition électro de près de 10 minutes, à la fois incroyablement tendue et irrésistiblement dansante, s’appuie sur une structure musicale audacieuse bien peu habituelle dans la sphère électropop. On y trouve même un passage narré par nul autre que Sir Elton John, qui décline avec sa voix riche une litanie d’objets de luxe, symboles frivoles d’une société de consommation à la dérive — l’un des thèmes centraux de l’album.

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La chanson met aussi en valeur la voix de fausset de Wilson, particulièrement haut perchée dans l’excellente King Ghost, autre pièce très électro de l’album. Même chose pour les chœurs féminins, que l’on retrouve aussi avec bonheur dans Self, mais aussi dans Eminent Sleaze qui, avec ses arrangements de cordes à la Motown, son Fender Rhodes et ses chœurs à la Steely Dan, est probablement la plus déstabilisante pour les amateurs de la première heure.

IMAGE FOURNIE PAR ARTS & CRAFTS

Pochette de l’album Future Bites, de Steven Wilson

Le multi-instrumentiste se montre plus rassurant sur 12 Things I Forgot, Man of the People et Follower, trois chansons en phase avec le riche héritage laissé depuis 30 ans. Toutefois, il exprime dans presque toutes les chansons un souci manifeste pour l’accroche, ce qui fait de The Future Bites un album éminemment accessible, le plus pop à ce jour. Le genre qui devrait permettre d’initier un nouveau public à son vaste et riche répertoire.

★★★★

Pop-rock. The Future Bites. Steven Wilson. Arts & Craft.