Lucill est le nom d’artiste de Raphaël Bussières, ex-bassiste du groupe Heat. Pas si nouveau dans le décor, donc, le musicien originaire de Chibougamau, et ce premier album solo comme auteur-compositeur-interprète s’en ressent : bourré de références qui vont d’Indochine à New Order en passant par Weezer, mais très personnel, il propose un univers aussi cohérent que planant.

Merci certainement à Francis Mineau, de Malajube, qui coréalise avec lui l’album — une chanson comme Les murs bougent encore est, d’ailleurs, très malajubienne dans la forme. L’album a été fabriqué à deux, dans le studio de Mineau : ils signent aussi les arrangements, la prise de son et jouent ensemble de tous les instruments (à part quelques ajouts), laissant la belle place aux guitares de Bussières et à la batterie de Mineau.

IMAGE FOURNIE PAR COYOTES RECORDS

Bunny, de Lucill

Extrait d’Et je cours, de Lucill

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Pour ajouter au charme de Bunny, le passage au français sied bien au chanteur, qui pourrait être une sorte de petit frère de Dumas. Textes évanescents plus chuchotés que projetés, voix douce qui se mêle aux guitares sans être enterrée (oui, on comprend les paroles), refrains entraînants (Et je cours, Tu ne me connais pas) ou plus spleenesques (Personne, La balle est pour moi), l’ambiance est délicieusement « dreamy », légère et aérienne. Voilà un premier essai plus que convaincant, auquel on aura envie de revenir.

★★★½

Indie rock. Bunny, de Lucill, Coyotes Records.