(Toronto) Des représentants de la succession de Leonard Cohen envisagent de déposer une poursuite après que la chanson Hallelujah eut été diffusée sans autorisation lors de la convention républicaine cette semaine.

Michelle Rice, une avocate de la succession du chanteur, estime que le Parti républicain a fait « une tentative assez effrontée de politiser et d’exploiter » la chanson emblématique du célèbre poète montréalais après s’être fait indiquer explicitement qu’il n’avait pas la bénédiction des ayants droit.

« Nous sommes surpris et consternés que le RNC [Comité national républicain] procède en sachant que la succession de M. Cohen avait spécifiquement refusé la demande d’utilisation du RNC », a déclaré Mme Rice au nom de la succession.

« Nous explorons nos options juridiques », a-t-elle ajouté.

Un représentant de la maison de disques de Leonard Cohen, Sony/ATV Music Publishing, a publié un communiqué précisant qu’elle avait également refusé l’autorisation d’utiliser la chanson lors de la convention républicaine.

Pourtant, des extraits de Hallelujah ont été diffusés à deux reprises lors de l’évènement télévisé jeudi soir, suscitant la colère des fans de Leonard Cohen sur les réseaux sociaux.

Un enregistrement de la chanson, interprétée par la chanteuse Tori Kelly, a été diffusé lors du feu d’artifice qui a suivi le discours d’acceptation de la nomination républicaine du président américain Donald Trump. Le ténor américain Christopher Macchio a également chanté une version lyrique en direct de la Maison-Blanche peu de temps après.

Ce n’est pas la première fois que Donald Trump fait face à des problèmes juridiques en raison de l’utilisation non autorisée de morceaux populaires lors de ses évènements politiques.

Neil Young a poursuivi l’organisation de Donald Trump plus tôt ce mois-ci après que de nombreuses demandes d’arrêter de faire jouer ses chansons lors de rassemblements eurent été ignorées, tandis que les Rolling Stones et la succession de Tom Petty sont au nombre de ceux qui ont envoyé des mises en demeure exigeant que cesse l’utilisation non autorisée de leurs compositions.

Hallelujah, une chanson de 1984 qui porte sur la déception et le questionnement de la foi, est l’une des chansons les plus connues de Leonard Cohen. Elle a contribué à solidifier son héritage musical. Il est décédé en 2016 à l’âge de 82 ans.

Mme Rice a ajouté, sans doute de façon ironique, que la succession aurait peut-être permis au Comité national républicain d’utiliser une autre des chansons de Cohen — You Want It Darker (Tu veux que ce soit plus sombre), qui a remporté un Grammy posthume en 2018.