Le leader de la formation montréalaise Suuns fait paraître un second projet solo digne héritier du précédent. Tout le savoir-faire du musicien, qui manipule à son avantage la réverbération et les synthés psychédéliques, est mis à contribution dans cette œuvre composée à l’instinct.

A Single Point in Light n’a pas subi de traitements post-enregistrement approfondis. Tout comme le premier volet de l’exploration solo de Ben Shemie, A Skeleton, paru l’an dernier, l’opus a été capté d’un coup, en live et sans surimpressions. Le procédé est perceptible à l’écoute et confère à chaque chanson une empreinte spontanée et naturelle, malgré la composition tout électronique.

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L’instinct y est pour beaucoup, donc, mais avec une approche exploratoire consciente, une intention assez claire et réfléchie pour que le résultat soit cohérent. De plus, chaque pièce se fond dans la suivante, formant un tout harmonieux. Plus encore qu’avec A Skeleton, le musicien expérimente, mais il est indéniable qu’il maîtrise ses outils.

La voix de Shemie est robotique, enrobée d’une franche couche d’Auto-Tune, non pas pour l’enjoliver, mais plutôt pour la rendre non humaine, modulée et synthétique. La pop expérimentale, un peu partout, est franche. Surtout dans les très intéressantes Four, Dream ou la géniale Change, qui ne sont pas tout à fait étrangères à ce que peut proposer Suuns.

POCHETTE D’ALBUM

A Single Point of Light

Le titre de l’album évoque la lumière et celle-ci se fait sentir, ondule au fil des chansons, transmise par la sonorité poétique des compositions de Ben Shemie. La lumière est parfois éblouissante (la première moitié de Two ou Ten, par exemple), mais plus souvent elle reste subtile et l’atmosphère sombre conserve un peu de son emprise (la deuxième moitié de Two).

★★★½

Électro expérimentale. A Single Point of Light. Ben Shemie. Hands in the Dark.