Le mini-album de Ghostly Kisses, l’autre nom de l’auteure-compositrice-interprète Margaux Sauvé, est une douceur. Sur de très belles instrumentations aériennes et feutrées, elle raconte de sa voix éthérée une mélancolie familière.

Moins électronique, plus organique, Never Let Me Go permet encore mieux ce que Ghostly Kisses a toujours fait : la création d’une ambiance envoûtante, qui nous garde bien accroché à son offre, du début à la fin. On est d’abord happé par sa voix, une voix comme un souffle, ensorcelante.

La production et les arrangements recherchés viennent enrober cette voix à merveille, lui conférant une nouvelle dimension, à la fois vaporeuse et engageante.

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L’auteure-compositrice-interprète de Québec chante en anglais des mots qui lui sont venus sur la route, alors qu’elle sillonnait l’Europe. L’EP de six chansons ne dure qu’une vingtaine de minutes, pourtant on explore beaucoup à travers ses mots.

Elle parle du mal du pays, sur Never Let Me Go, dont le texte pourrait très bien s’adresser à un être aimé. La pièce-titre, dont le refrain et l’instrumentation sont particulièrement accrocheurs, est l’une des plus belles compositions du disque, mais aussi du répertoire de la chanteuse, dont la carrière a démarré grâce à une impressionnante popularité sur Spotify.

IMAGE TIRÉE DE L'INTERNET

Pochette de l’album Never Let Me Go, de Ghostly Kisses

Barcelona Boy, écrite en Espagne, dont l’essence fait écho à du Sade revisité, est également superbe. Écrite dans la capitale catalane alors que les heurts tuméfiaient la ville dans la foulée du référendum de 2017, la pièce traduit bien l’agitation dont Margaux Sauvé et son collaborateur Louis-Étienne Santais (producteur) ont pu être témoins, tout en conservant l’enveloppant mystère propre à Ghostly Kisses.

Where Do Lovers Go ? (dont le simple riff de guitare continu est génial) et Stay, profondément personnelles, terminent l’album avec élégance, dans l’introspection familière d’un cœur brisé.

★★★½

Pop. Never Let Me Go. Ghostly Kisses. Coyotes Records.