On ne juge pas un album à sa pochette – quoique… –, mais dans les projets bien ficelés, le contenant est aussi évocateur que le contenu. Et c’est le cas avec Boîte aux lettres, le troisième album du groupe Les Hay Babies. Avant la coupe des vêtements, le grain de l’image et les couleurs, le lettrage crie en majuscules que le trio acadien replonge dans les années 60.

Pas tant dans le psychédélisme d’antan – quoique… – que dans un folk ample, libre et d’une légèreté rêveuse comme il ne s’en fait plus et dans un rock souvent moelleux, bercé par du wah-wah et une basse qui roule comme chez Melody Nelson de Gainsbourg ou chez Air, version Virgin Suicides.

Sur le plan musical, la peinture d’époque est fantastiquement réussie. Pas seulement assumée, mais intégrée, intériorisé et en accord total avec le propos.

IMAGE FOURNIE PAR SIMONE RECORDS

Boîte aux lettres, des Hay babies

Boîte aux lettres est en effet un album concept qui fait le portrait d’une femme qui a quitté l’Acadie pour Montréal au milieu des années 60 et poursuivra sa route jusqu’en Californie.

Extrait de Same Old, Same Old

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Ces chansons cartes postales parlent d’amour et de liberté, de petits boulots et de soirées embrumées, mais évoque aussi assez subtilement une certaine libération des mœurs, les bombes du FLQ et… The Supremes (sur la pièce titre). Et plus directement les Stones avec une version française de Play With Fire. Vivianne Roy, Julie Aubé et Katrine Noël portent cet ambitieux projet avec naturel et légèreté, finesse et aplomb, et en parfaite harmonie. Un trip rétro qui ne sent pas le réchauffé.

★★★★

Indie-folk, Boîtes aux lettres, des Hay Babies, Simone Records. Disponible maintenant.