Et dire que tout a commencé en toute modestie dans un petit sous-sol vancouvérois, au milieu des années 90.

Dan Bejar menait alors un projet musical sans grande ambition qui consistait en une exploration des genres, plus précisément à l’ajout de touches numérisées sur des sonorités plus glam et à l’utilisation d’accords de guitares stridentes sur des ensembles à l’esthétisme pop, disco, voire crooner.

Le projet a grandi, porté par la démarche unique de cet artiste, et le groupe Destroyer a pris forme. Il a trouvé son public au milieu des années 2000 et la reconnaissance au début de la décennie suivante — avec Kaputt, en 2011, et surtout Poison Season, en 2015.

> Extrait de Cue Synthesizer

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IMAGES FOURNIE PAR MERGE RECORDS

Pochette de l’album Have We Met, de Destroyer

Nous arrive le 13e album du groupe, Have We Met, et, encore une fois, Bejar pioche à coup de sonorités synthétisées et de guitares électriques — qui se font plus discrètes ici, laissant place au piano et la basse — dans son terroir de prédilection, soit l’exploration de la musique lissée (yacht rock).

En résulte une pop rock adulte sérieuse — on pense quelques fois à du vieux Pet Shop Boys —, mais qui manque tout de même un peu d’originalité. 

On retrouve cependant un Bejar bien inspiré côté texte où, d’un humour noir — « Just look at the world around you…/Actually, no, don’t look ! » —, il disserte sur les qualités — et surtout les défauts — de la société et de l’être humain.

★★★½

Rock alternatif. Have We Met, Destroyer, Merge Records.